Le Frac d'Orléans, fracassant !

 

"Nous avons cherché à travailler avec le corps des trois bâtiments existants ainsi que la cour", explique Dominique Jakob, architecte de l'agence Jakob + MacFarlane, à qui l'on doit également la cité de la mode et du design à Paris. Et de compléter : "Le nouvel édifice est en quelque sorte une interface entre la ville et la collection artistique de l'établissement". Car en effet, depuis 1999, le Frac de la ville accueille la manifestation internationale Archilab qui présente les recherches les plus innovantes en matière d'architecture. Et donc, à création originale, bâtiment original, pourrait-on dire…

 

Trois tubes symboliques
Baptisée Turbulences, la nouvelle construction, qui se soulève littéralement du sol, se distingue par trois cheminées futuristes. Et pour concevoir cet ovni spatial, tout a été modélisé numériquement jusque dans les moindres détails. Ainsi, "les éléments ont été découpés au moyen d'outils numériques, puis numérotés et organisés en fonction des différentes phases de montage", expliquent les architectes dans un ouvrage dédié au Frac. La structure standard est accompagnée d'une peau secondaire constituée de panneaux en aluminium anodisé, pleins ou perforés. Au final, cette réalisation de 370 m2 représente le point de départ de l'ensemble du site. Il abrite l'accueil, un point de vente, une salle de projection ainsi qu'un lieu de restauration.

 

Distribution et collections
Quant aux bâtiments anciens, réhabilités et conservés, ils hébergent les collections. Dans le détail, le premier étage de l'aile sud propose une galerie permanente de 400 m2 tandis que le rez-de-chaussée fait place aux manifestations temporaires. Celles-ci s'étendent aussi sur les deux niveaux du bâtiment central ainsi qu'au premier étage de l'aile nord. Enfin, autre élément important : la création d'une place ouverte de 1.000 m2, qui permet l'accès à un jardin paysager, conçu par l'agence ruedurepos. Avec l'ensemble de ces aménagements, la région, maître d'ouvrage de ce projet de 13 millions d'euros, qui l'a financé à hauteur de 48%, espère bien que les Orléanais s'approprieront le lieu : "L'art et l'architecture ont su se connaître et se reconnaître. Il y a des connexions entre la création et la science. Et les Turbulences en sont la parfaite réalité !", a conclu François Bonneau, Président de la Région Centre, lors de l'inauguration le 5 septembre dernier.