Entré en vigueur depuis le 6 janvier 2015, le successeur du Droit individuel à la formation (DIF) serait-il long au démarrage ? A en croire la Fédération de la formation professionnelle "seules 130 prises en charge de formation ont été acceptées sur les 25.000 dossiers de demandes au Compte personnel de formation (CPF)." Le ministère du Travail contredit ces chiffres et nous apporte des éléments de réponses.
Depuis le 6 janvier 2015, le dispositif du compte personnel de formation (CPF) est entré en vigueur et s'est substitué au droit individuel à la formation (DIF). Alors qu'en janvier dernier, la Déléguée générale à l'emploi et à la formation professionnelle, Emmanuelle Wargon, nous expliquait que près de 40 millions de CPF pourront être activés dès le début de l'année prochaine et le secteur du bâtiment en sera bénéficiaire, la Fédération de la formation professionnelle (FFP) affiche sa déception à l'encontre du système ce jeudi 26 mars dans Le Figaro, signalant qu'il est "purement et simplement bloqué."
"Au 13 mars, rapporte-t-elle au journal, seulement 25.000 dossiers de demandes de formation avaient été initiés par des salariés ou des demandeurs d'emploi, avec au final 130 prises en charge acceptées, permettant un départ effectif en formation. Le CPF ne marche pas et crée une grande déception dans la population. Le DIF, qui était pourtant considéré comme un échec, permettait 50 à 60.000 départs en formation de salariés par mois !"
D'ailleurs, d'après le dirigeant de la Fédération de la formation professionnelle, "les listes de formations éligibles mettent du temps à s'élaborer ; les régions et certaines branches ont du mal à rendre leur copie et à établir les formations qu'elles estiment pertinentes. Et les salariés et les demandeurs d'emploi n'ont donc que des résultats partiels à leur disposition lorsqu'ils font une recherche sur le site dédié du ministère."
Le volet financier remis en cause
Autre bémol relayé cette fois-ci par l'organisation de formation Cegos : le volet financier. "Les entreprises peinent à obtenir de leur Opca (Ndlr: les organismes qui collectent les contributions des entreprises) la visibilité sur le refinancement qu'elles peuvent attendre. Ce qui freine leurs décisions d'engagement", témoigne-t-elle toujours dans Le Figaro.
Et pourtant, la loi de 2014 prévoit que le CFP sera financé à partir du 1er janvier 2016 soit une contribution de 0,55 % pour les entreprises de moins de 10 salariés; de 1 % pour celles de 10 salariés et plus. Cette contribution est intégralement versée à l'OPCA avec des négociations de branche professionnelle qui prévoient la mise en place (ou le maintien) de contributions supplémentaires au-delà de l'obligation légale.
La FFP pointe également du doigt "les versements des entreprises qui fonctionnent toujours selon les anciennes bases de contribution (jusqu'à 1,6 % de la masse salariale, selon la taille des sociétés)". "Mais les Opca appliquent dans le même temps les nouvelles règles de financement des formations", indique-t-elle.
Le ministère du Travail rétorque à la FFP
Interrogé par Batiactu, le ministère du Travail contredit les chiffres de la FPP et confirme une montée en puissance du dispositif mis en place seulement en janvier : "On se demande vraiment d'où sortent ces chiffres, près d'un million de comptes déjà ont été ouverts en dix semaines par les salariés sur près d'une vingtaine de millions qui ont procédé au transfert de plus de 75 millions d'heures de droits acquis au titre du droit individuel à la formation (DIF), le prédécesseur du CPF, précise le ministère. On enregistre également près de 23.000 formations certifiantes. D'autant plus que les entreprises disposent d'une durée de trente jours pour donner leur accord ! S'agissant du bâtiment, il est encore trop tôt pour faire un bilan."
"Au 13 mars, rapporte-t-elle au journal, seulement 25.000 dossiers de demandes de formation avaient été initiés par des salariés ou des demandeurs d'emploi, avec au final 130 prises en charge acceptées, permettant un départ effectif en formation. Le CPF ne marche pas et crée une grande déception dans la population. Le DIF, qui était pourtant considéré comme un échec, permettait 50 à 60.000 départs en formation de salariés par mois !"
D'ailleurs, d'après le dirigeant de la Fédération de la formation professionnelle, "les listes de formations éligibles mettent du temps à s'élaborer ; les régions et certaines branches ont du mal à rendre leur copie et à établir les formations qu'elles estiment pertinentes. Et les salariés et les demandeurs d'emploi n'ont donc que des résultats partiels à leur disposition lorsqu'ils font une recherche sur le site dédié du ministère."
Le volet financier remis en cause
Autre bémol relayé cette fois-ci par l'organisation de formation Cegos : le volet financier. "Les entreprises peinent à obtenir de leur Opca (Ndlr: les organismes qui collectent les contributions des entreprises) la visibilité sur le refinancement qu'elles peuvent attendre. Ce qui freine leurs décisions d'engagement", témoigne-t-elle toujours dans Le Figaro.
Et pourtant, la loi de 2014 prévoit que le CFP sera financé à partir du 1er janvier 2016 soit une contribution de 0,55 % pour les entreprises de moins de 10 salariés; de 1 % pour celles de 10 salariés et plus. Cette contribution est intégralement versée à l'OPCA avec des négociations de branche professionnelle qui prévoient la mise en place (ou le maintien) de contributions supplémentaires au-delà de l'obligation légale.
La FFP pointe également du doigt "les versements des entreprises qui fonctionnent toujours selon les anciennes bases de contribution (jusqu'à 1,6 % de la masse salariale, selon la taille des sociétés)". "Mais les Opca appliquent dans le même temps les nouvelles règles de financement des formations", indique-t-elle.
Le ministère du Travail rétorque à la FFP
Interrogé par Batiactu, le ministère du Travail contredit les chiffres de la FPP et confirme une montée en puissance du dispositif mis en place seulement en janvier : "On se demande vraiment d'où sortent ces chiffres, près d'un million de comptes déjà ont été ouverts en dix semaines par les salariés sur près d'une vingtaine de millions qui ont procédé au transfert de plus de 75 millions d'heures de droits acquis au titre du droit individuel à la formation (DIF), le prédécesseur du CPF, précise le ministère. On enregistre également près de 23.000 formations certifiantes. D'autant plus que les entreprises disposent d'une durée de trente jours pour donner leur accord ! S'agissant du bâtiment, il est encore trop tôt pour faire un bilan."
L'organisme paritaire collecteur agréé (OPCA), Agefos PME, vient de mettre en ligne son web-documentaire intitulé "Regards sur la formation pro" produit dans le cadre de la réforme de la formation professionnelle.
Accessible à l'adresse www.regardsurlaformationpro.agefos-pme.com, il aborde les évolutions du dispositif et interroge ses acteurs à travers des contenus.