Le Grand Paris, immense projet d'envergure et de remodelage de la région Ile-de-France, demeure un dossier capital ! Toutefois, il devra s'adapter aux contraintes budgétaires et aux priorités du nouveau Gouvernement, a insisté Cécile Duflot, ce mardi au cours de sa première intervention publique en tant que responsable d'un projet qui continue de susciter débats et controverses, près de cinq ans après son lancement par Nicolas Sarkozy. Morceaux choisis.
Ce chantier doit d'abord viser à améliorer le quotidien des Franciliens en mettant l'accent sur les transports et le logement, notamment social, a tonné d'entrée, Cécile Duflot, la ministre de l'Egalité des territoires et du Logement, au cours de la présentation des résultats de la consultation en conseil architecture et design pour les gares du Grand Paris, à la Maison de l'architecture à Paris.
Elle s'est montrée plus « partagée », en revanche, sur l'ambition des promoteurs du Grand Paris de redessiner la région capitale jusqu'à l'estuaire de la Seine et de transformer ainsi une « métropole alanguie » en un pôle urbain dynamique à l'image de New York, Londres, Tokyo, Shanghai ou Hong Kong.
« Le Grand Paris ne sera pas Dubaï-sur-Seine »
« Le Grand Paris n'aurait pas de sens s'il se construisait pour ses concurrents plutôt que pour ses habitants. Le Grand Paris, ça ne pourra pas être Dubaï-sur-Seine », a insisté la ministre. Ceux qui ont conçu le Grand Paris ont commis l'erreur, selon elle, d'avoir considéré un moment que le sujet qui était la préoccupation essentielle, prioritaire, c'était la mise en concurrence du Grand Paris par rapport aux grandes métropoles mondiales. Et d'ajouter : « La question de son attractivité, de sa construction, est un sujet essentiel mais ne peut pas exclure une vision qui part du territoire, des élus et des habitants.»
Le cœur du projet ? Un réseau de transport sans précédent, élaboré et financé pour les 15 ans à venir, qui prévoit notamment 155 km de nouvelles infrastructures et la construction de 57 gares pour un investissement de 32,5 Mds € est « maintenu », nous a garanti Cécile Duflot. Et l'avenir de l'emplacement de la ligne verte sur le site de Saclay ? « On va retravailler sur l'ensemble du projet avec les demandes et l'état d'esprit que j'ai présentés aujourd'hui, alors je ne vais pas vous dire les conclusions de l'état d'esprit que j'affirme », confie-t-elle.
Un budget resserré
Côté financement, « il sera indispensable d'échelonner les chantiers de ce projet et d'en définir les priorités car la pression sur le budget de l'Etat est extrême ». La ministre veut ainsi mener de front la « construction d'un nouveau métro et la rénovation, devenue urgente, du RER, l'actuel réseau ferré francilien, saturé et vieillissant », et reconnait que « tout ne peut pas être fait tout de suite».
Toutefois, la ministre a apaisé les craintes des acteurs du projet d'une remise en cause de ces structures, notamment la Société du Grand Paris (SGP). « Il n'y aura pas de big-bang institutionnel », a-t-elle martelé, mais ne s'est cependant pas prononcée sur la dotation de 4 Md€ promise à la SGP par le Gouvernement précédent. L'aventure du Grand Paris continuera donc sous la baguette du gouvernement socialiste mais elle devrait être moins pharaonique.
« La volonté du gouvernement est claire : le Grand Paris doit être utile, a poursuivi la ministre écologiste. Il doit être utile aux usagers des transports qui ne supportent plus les difficultés du quotidien (...) il doit être utile pour désenclaver, ressouder, réconcilier les territoires ».