Un ballon flottant dans les airs et se dandinant au bout d'un filin, peut-il alléger le poids des humanitaires et apporter du réconfort à des populations déplacées ? "Oui", répondent en chœur les concepteurs de Zéphyr, deux jeunes diplômés des Arts Décoratifs de Paris et une future ingénieure de Télécom ParisTech, qui ont participé ensemble au prix Artscience en 2014. "La thématique était les énergies du futur", nous explique Cédric Tomissi, en charge du projet. "Nous avons pensé à un système autonome, rapidement déployé : d'où l'idée de ballon/cerf-volant qui récupèrerait de l'énergie", poursuit-il. Les inventeurs envisagent alors l'emploi d'un voile solaire photovoltaïque couche mince et contactent différents spécialistes de la question. C'est Daniel Lincot, le directeur de l'Institut de Recherche et Développement sur l'Energie Photovoltaïque (Irdep), qui leur répond et leur propose de soutenir le projet.

 

"L'humanitaire a des besoins énergétiques importants pour alimenter des hôpitaux de campagne, de l'éclairage pour sécuriser des camps de réfugiés, des installations de télécoms, il fallait une solution simple et efficace", nous explique Cédric Tomissi. Zéphyr se présente sous la forme d'un ballon souple revêtu de capteurs solaires à couche mince CIGS (cuivre-iridium-gallium-silicium). "Le rendement est presque comparable à celui des panneaux silicium, de 15 à 18 %", poursuit le jeune designer. Flottant dans les airs, le ballon captif, retenu au sol par un câble qui permet également d'acheminer le courant vers les batteries, évacue aisément la chaleur dégagée par les capteurs. Déployée au sol, l'enveloppe commence à produire de l'électricité qui, par électrolyse d'eau (H2O), permettra d'obtenir du dihydrogène (H2) afin de le gonfler et le maintenir en l'air. L'opération ne prendrait qu'une demi-journée. "Pour des raisons de sécurité, nous allons commencer à travailler avec de l'hélium", nous confient les concepteurs.

 

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