Nouvel épisode dans l'affaire des caisses noires de l'UIMM : Laurence Parisot vient d'être déboutée de sa plainte en diffamation contre Daniel Dewavrin, ex-président du syndicat de la métallurgie. Ce dernier avait estimé, lors d'une interview à la radio, que la présidente du Medef était au courant des retraits d'argent liquide des caisses de l'UIMM dès juin 2007.
Parole contre parole. La présidente du Medef, Laurence Parisot, a été déboutée lundi de sa plainte en diffamation contre Daniel Dewavrin, ex-président de 1999 à 2006 de l'Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM). Dans cet énième volet de l'affaire des retraits de fonds suspects du syndicat de la métallurgie, Laurence Parisot poursuivait Daniel Dewavrin car il avait estimé sur les ondes de France Inter, il y a tout juste un an, que la patronne du Medef était au courant des retraits d'espèces des caisses de l'UIMM dès juin 2007, alors qu'elle disait n'avoir pris connaissance de ces pratiques qu'en septembre de la même année, via des articles de presse.
Le tribunal correctionnel de Paris, qui ne jugeait pas là de la véracité ou non de ces propos, a estimé que les auditeurs étaient capables de faire le tri entre les affirmations de Daniel Dewavrin et son analyse personnelle de l'affaire. Lors de cette intervention radiophonique, il avait par ailleurs laissé entendre que Laurence Parisot avait utilisé cette affaire pour éloigner les responsables de l'UIMM des postes à responsabilité au sein du Medef.
Relations orageuses
Le scandale de la caisse noire de l'UIMM a éclaté en 2007, lors de la découverte par la justice d'un circuit d'argent en espèces à hauteur d'environ 20 millions d'euros, utilisé par le syndicat entre 2000 et 2007. Denis Gautier-Sauvagnac, le successeur de Daniel Dewavrin, avait refusé de donner la destination de cet argent. Les anciens présidents de l'UIMM ont notamment affirmé que ces fonds avaient servi à «fluidifier les relations sociales» et que les sommes retirées en liquide n'avaient «absolument rien d'occulte». Les relations entre Laurence Parisot et les dirigeants de l'IUMM se sont détériorées à partir de mars 2008, lorsque la présidente du Medef leur a demandé de restituer leurs mandats auprès de différentes institutions comme l'Unedic, suite à la divulgation des indemnités de départ de Denis Gautier-Sauvagnac, qui s'élevaient à 1,5 million d'euros.