Le complexe hydroélectrique de Nam Theun 2 vient d'être inauguré officiellement, en présence de Henri proglio, Pdg d'EDF, qui est à l'origine de ce projet « pharaonique ».
Le plus grand projet d'infrastructure du Laos a été inauguré jeudi, après sa mise en route en mai dernier. Il s'agit d'une gigantesque centrale hydroélectrique, conçue et construite par le consortium NTPC, filiale à 40% du groupe français EDF. Ainsi, 4 groupes turbo-alternateurs de 250 MW produiront de l'électricité à destination du réseau de la Thaïlande (95% des exportations), tandis que deux autres groupes de 37 MW fourniront de l'électricité pour le Laos, soit 5% du total qui couvriront près de 20% des besoins annuels en électricité du pays.
Nam Theun 2, dont la construction a démarré en 2005, est un chantier qui associe projet industriel et projet d'amélioration du niveau de vie des populations impactées. Quinze nouveaux villages en amont du barrage, soit plus de 1.200 familles, devraient désormais bénéficier d'un accès à l'électricité, à l'eau potable et à diverses infrastructures telles que des écoles, des dispensaires ou des routes, indique un communiqué d'EDF. « Il ouvre une nouvelle ère de développement et de réduction de la pauvreté », s'est réjoui le président de la Banque asiatique de développement (BAD) lors de la cérémonie d'inauguration.
Toutefois, pour les détracteurs du chantier, qui contestent toujours ses impacts négatifs sur l'environnement, il est synonyme de destruction de terres, de forêts, de bouleversement de l'écosystème et de la vie des populations locales. Quelque 6.000 personnes déplacées par la construction du barrage, ainsi que quelques dizaines de milliers d'autres en aval, n'auraient aucun moyen de subsistances pérennes, selon l'organisation américaine International Rivers. Le pays a cependant promis d'utiliser les ressources du barrage (environ 1.5 milliard d'euros sur 25 ans), qui contribueront entre 7 et 9% du budget national, et fourniront 3% du PIB.