La Commission de sécurité des consommateurs (CSC) a rendu public ce mardi un avis concernant l'utilisation de lampes fluo-compactes, dites basse consommation, dont l'éventuelle nocivité - liée aux ondes électromagnétiques et à la présence de mercure - fait débat. Elle livre conseils d'utilisation pour les particuliers et recommandations aux pouvoirs publics.
"Sous surveillance" : à défaut de pouvoir prouver une réelle nocivité des lampes fluo-compactes (LFC), dites basse consommation, la Commission de sécurité des consommateurs (CSC), autorité administrative indépendante, se range sur les avis émis précédemment pour livrer des conseils d'utilisation aux consommateurs.
Des conseils d'utilisation
Dans son avis rendu public ce mardi 22 février, la CSC recommande ainsi "de prendre un minimum de précautions", du fait de la présence de mercure dans leur composition et d'émissions d'ondes électromagnétiques à l'usage : privilégier l'achat de lampes affichant les quantités de mercure les plus faibles ; aérer rapidement la pièce et la quitter le temps d'une bonne ventilation en cas de bris - notamment pour les personnes fragiles, comme les enfants ou les femmes enceintes ; ramasser les débris avec des gants et du papier absorbant et ne surtout pas utiliser d'aspirateur - pour éviter de mettre les particules de mercure en suspension dans l'air. Enfin, la CSC indique, sur la base des recommandations de l'Ademe de juin 2010, une distance minimale de 30 cm en cas d'exposition prolongée.Appel aux pouvoirs publics et aux industriels
Rien de nouveau donc. La CSC appelle tout de même les pouvoirs publics à poser les termes d'une réglementation claire sur le sujet. La CSC "constate, explique-t-elle dans son communiqué, que la réglementation ne définit pas la teneur en mercure dans l'air considérée comme dangereuse pour le public, tant pour une exposition de courte durée que pour une exposition à plus long terme." Et de demander la détermination des "valeurs maximales d'exposition aux vapeurs de mercure acceptables dans l'air ambiant". Elle préconise également la révision de la directive européenne relative à l'utilisation de certaines substances dangereuses dans les équipements électriques et électroniques actuellement en vigueur (2002/95/CE du 27 janvier 2003) ce, afin de "prendre en compte les progrès technologiques réalisés ces dernières années et abaisser le niveau maximal de teneur en mercure de 5 à moins de 2mg par lampe."La CSC encourage enfin les industriels à fabriquer des lampes "contenant le moins de mercure possible et émettant des rayonnements électromagnétiques moins intenses." A noter que l'organisme invite aussi les distributeurs et les consommateurs "à participer au recyclage des lampes fluo-compactes usagées, même brisées."
Avis relatif aux risques liés à l'utilisation des lampes fluo-compactes en milieu domestique 11/10 et 01/11
Des lampes vouées au succès
Consommant cinq fois moins qu'une ampoule classique et durant bien plus longtemps, la lampe fluo-compacte remplace peu à peu la lampe à incandescence dans les foyers. Elle est, en effet, l'une des principales alternatives à cette dernière, condamnée à disparaître selon une réglementation de l'Union Européenne datée de 2009. C'est ainsi que les ampoules "ordinaires" de 60W de puissance ont été retirées du marché le 30 juin 2010 en France, après celles de 100W le 30 juin 2009 et celles de 75 W au 31 décembre 2009. "Ce calendrier s'achèvera au 1er septembre 2016 avec le retrait du marché de différents modèles d'ampoules halogènes" rappelle la CSC dans son avis.