Le géant du ciment LafargeHolcim a annoncé son "projet de réorganisation de ses fonctions centrales" suite à la fusion. Un projet qui va se traduire par la suppression de 250 postes, principalement en Suisse et en France.
Chose habituelle lors des opérations de rapprochement entre deux entreprises : les services centraux présentent des postes doublons que le nouveau groupe supprime. C'est ce que vient d'annoncer le franco-suisse LafargeHolcim, qui a présenté un projet de réorganisation de ses fonctions centrales, après avoir mené à bien sa phase d'intégration. Les changements prévus anticipent "la simplification de ses structures corporate et l'adaptation de l'organisation du support technique aux pays, afin de permettre aux sites opérationnels du groupe de répondre plus rapidement et plus efficacement". Et le plan se traduira par la suppression d'environ 250 postes, d'ici à la fin de 2017.
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Des réorganisations constantes
Ces réductions d'effectifs impacteront principalement les sites d'Holderbank (Suisse) où 130 postes seront supprimés et de L'Isle-d'Abeau (Isère), où ce sont 80 emplois qui devraient disparaître. D'autres sites à travers le monde devraient être plus légèrement touchés. Le groupe assure, d'une part, qu'il s'efforcera de minimiser l'impact de ces mesures pour les salariés et proposera des mesures d'accompagnement, et d'autre part, que la réorganisation n'aura pas d'incidence sur les capacités de R&D du site français. Prévenues par la direction, les instances représentatives du personnel ont déjà réagi. La CFTC dénonce "le démantèlement de l'ex-Lafarge". Il s'agit de la troisième vague de suppressions de postes en France annoncée depuis la fusion entre les deux cimentiers : 166 emplois avaient disparu au mois de mai 2015 plus 200 autres, en février 2016. "Alors que la boutique gagne de l'argent", déplore Philippe Springinsfeld, coordinateur CFTC du groupe, qui note que les réorganisations sont permanentes. Le syndicaliste mentionne également de nombreuses "démissions et ruptures conventionnelles" qui ont fait chuter les effectifs français de l'entité, passant de 5.900 personnes au début de 2015 à moins de 5.200, un an plus tard, soit une baisse de -12,5 %, sur 150 sites.
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Dans le même temps, le géant a procédé à de nombreuses cessions d'activités, en Inde et en Chine, pour se désendetter. Les autorités avaient également demandé aux deux cimentiers de se séparer d'une partie importante de leurs opérations en Europe, Amérique et Asie, au profit de l'Irlandais CRH, qui avait déboursé 6,5 Mrds €, à la mi-2015. De quoi améliorer les résultats de LafargeHolcim qui annonce avoir plus que triplé son bénéfice semestriel net, à 416 M€, pour le plus grand bonheur des actionnaires.