Le groupe LafargeHolcim a annoncé, le 24 avril, que son directeur général, Eric Olsen, quitterait ses fonctions le 15 juillet prochain. Une conséquence de l'affaire du présumé financement de l'organisation Etat islamique par l'antenne syrienne du cimentier.
Eric Olsen, directeur général de LafargeHolcim, a démissionné le 24 avril, vient de faire savoir le groupe dans un communiqué de presse. Il quittera son poste le 15 juillet 2017, deux ans après l'avoir conquis. La recherche pour son successeur est lancée. Beat Hess, président du conseil d'administration, supervisera la période de transition.
"Ma décision est guidée par la conviction qu'elle contribuera à apaiser les fortes tensions qui sont récemment apparues autour de la question de la Syrie", a affirmé Eric Olsen dans le communiqué. "Bien que je n'aie été en aucune manière impliqué, ni même informé d'actes répréhensibles, je pense que mon départ contribuera à ramener de la sérénité à une société qui a été exposée depuis des mois sur ce sujet." Le groupe avait récemment reconnu l'existence de "versements inacceptables", effectués par certains de ses dirigeants locaux, en Syrie, au bénéfice de l'organisation Etat islamique.
LafargeHolcim met en place des "mesures correctives"
En octobre 2016, le ministère de l'Economie avait saisi la justice sur cette affaire. Le groupe LafargeHolcim est notamment critiqué pour avoir maintenu l'activité de la cimenterie de Jalabiya (Syrie) en période de guerre (2013-2014), enfreignant peut-être une règle imposée par l'Union européenne au mois de novembre 2011, à savoir ne pas acheter de pétrole et de produits pétroliers finis provenant de ce pays, ni en assurer le transport. L'ONG Sherpa a également porté plainte, en novembre, pour "financement du terrorisme".
LafargeHolcim a aussi affirmé, conjointement à l'annonce du départ de son patron, que des mesures correctives allaient être mises en place pour éviter ce genre de dérapages à l'avenir, notamment l'adoption d'une procédure plus rigoureuse d'évaluation des tiers à haut risque, l'instauration d'un programme de dépistage des tiers à risques et le lancement d'un nouveau programme de contrôle autour des sanctions et des exportations. Un comité "éthique, intégrité et risques" supervisera la mise en oeuvre de ce plan.