Le groupe Lafarge a annoncé jeudi une augmentation de capital de 1,28 milliard d'euros afin d'avoir les coudées franches pour saisir des opportunités de croissance sans mettre en péril ses ratios financiers.

"Nous voulons être prêts à saisir les opportunités de croissance qui existent actuellement sur le marché", explique-t-on à la direction du groupe de matériaux de construction. Mais pour saisir ces opportunités sans mettre en péril la structure financière du groupe sur lequel pèse un endettement de 10,2 milliards d'euros (fin 2002), Lafarge doit améliorer ses capacités de financement.

L'augmentation de capital en donne la possibilité et "permet d'être prêt à se lancer dans de nouveaux développements internes ou externes", assure-t-on au siège du groupe. Les cibles visées sont "des entreprises dans le ciment, dans le monde entier, ou dans le secteur des granulats mais principalement en Europe ou en Amérique du nord".
Les différentes acquisitions ne devraient pas dépasser des montants de 300 millions d'euros, ajoute-t-on.

L'autre objectif de cette levée de fonds est purement financier mais servira également ses objectifs de croissance. "Elle doit permettre d'accélérer le renforcement de la structure financière", a dit Bernard Kasriel, directeur général du groupe, lors d'une conférence téléphonique. La dette va déjà être réduite d'un milliard d'euros d'ici fin 2003, indépendamment de l'augmentation de capital, affirme-t-on chez Lafarge.

L'augmentation de capital intervient alors que le groupe vient de modifier son équipe de direction et qu'il est dans une situation plutôt difficile, compte tenu du ralentissement économique général notamment dans les pays émergents, des effets négatifs des taux de change, et des amendes à payer pour entente sur les prix.

A l'annonce de cette augmentation de capital, le titre s'inscrivait en fort recul à la Bourse de Paris.

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