La situation financière s'améliore pour le producteur de granulats qui a respecté son plan de marche en 2012. Annonçant une hausse de son chiffre d'affaires de 3,5% à 15,8 milliards d'euros, le groupe indique aussi avoir augmenté ses ventes grâce à une hausse des prix, les volumes de ciment, de granulats et de béton vendus étant globalement légèrement en retrait. En revanche, pour 2013, le mot d'ordre pour Lafarge est "prudence". Précisions.

Le géant mondial du ciment, dont les comptes sont repassés dans le vert au quatrième trimestre 2012, a annoncé mercredi 20 février d'avoir accéléré ses réductions de coûts et maintenu son objectif de désendettement pour 2013, année où la croissance devrait être tirée par les pays émergents et l'Amérique du Nord.

 

Le groupe de matériaux de construction français, numéro un mondial du ciment, numéro deux des granulats et numéro quatre du béton, dont la dette a été placée dans la catégorie "junk" (spéculative) par Standard & Poor's et Moody's, a confirmé un bénéfice net de 100 millions d'euros au quatrième trimestre 2012 contre une perte de 3 millions un an plus tôt. "L'année 2012 montre une progression rapide sur nos deux leviers de croissance qui sont l'innovation et la réduction des coûts", a déclaré le groupe Lafarge dans un communiqué.

 

Une réorganisation optimisée
"Nous allons encore accélérer en 2013 et cette accélération va nous permettre de réaliser dès fin 2014 la quasi-totalité de notre plan stratégique 2012-2015 dont l'objectif est de générer un résultat opérationnel (Ebitda) additionnel de 1,75 milliard d'euros", a-t-il ajouté.

 

De plus, Lafarge a également optimisé son organisation autour d'une structure par pays et réduit l'an dernier de 4% environ son effectif global. Interrogé sur l'éventualité de fermer des sites en France, Bruno Lafont, PDG de Lafarge, a répondu qu'il n'en avait toujours pas l'intention. "Pour le reste (des pays), nous restons pragmatiques", a-t-il souligné.

 

Ramener sa dette à moins de dix milliards d'euros
Dans ce contexte économique, Lafarge a maintenu son objectif de ramener sa dette à moins de dix milliards d'euros le plus tôt possible en 2013, sans précision sur le calendrier. Le groupe a, en effet, sécurisé à ce jour 900 millions d'euros de cessions d'actifs, sur un objectif d'un milliard sur l'année écoulée.

 

"Notre endettement va diminuer grâce à nos cash flows, à la maîtrise de nos investissements, à nos actions sur le besoin de fonds de roulement et à la poursuite de nos désinvestissements ciblés", a poursuivi Bruno Lafont.

 

Sur l'ensemble de l'exercice 2012, le résultat net du groupe s'est en revanche contracté de 27 % à 432 millions d'euros, principalement en raison d'une base de comparaison défavorable du fait de la plus-value enregistrée en 2011 sur la cession des actifs plâtre.

 

Hors éléments exceptionnels, le résultat net atteint 772 millions d'euros, en progression de 70%. De plus, le chiffre d'affaires, désormais réalisé à 59% sur les marchés émergents, a de son côté progressé de 3,5% à 15,82 milliards d'euros (+2% à change et périmètre constants).

 

Vers une plus grande "prudence" en 2013
Pour 2013, Lafarge a dit anticiper "une demande de ciment en hausse". Même si le groupe observe la plus grande "prudence" pour le déroulement de l'exercice en cours, il s'attend à une croissance de ses marchés comprise entre 1 et 4%, grâce principalement aux pays émergents. En termes de rentabilité, l'année 2013 devrait être caractérisée par une moindre hausse des prix de l'énergie, que consomme le cimentier en grande quantité, alors que les prix de vente pourraient augmenter.

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