Lafarge doit, depuis mardi midi, faire face à de nouvelles manifestations contre le projet de fermeture du site de Frangey (89). En effet, une douzaine de salariés de l'usine et le maire de la commune qui l'accueille, ont entamé une grève de la faim devant le siège de l'activité cimenterie basé dans les Hauts-de-Seine. Détails et réactions.
Mardi 20 septembre, vers midi, une douzaine de salariés de l'usine Lafarge de Frangey (Yonne) et le maire de la commune se sont installés devant le siège social de Lafarge Ciments basé à Saint-Cloud, dans les Hauts-de-Seine, pour entamer une grève de la faim en protestation à la décision de fermer le site progressivement sur 18 mois, soit d'ici à fin 2012.
En effet, depuis l'annonce du 25 mai dernier, qui avait alors entraîné le blocage de l'usine (lire article), direction et salariés du groupe sont entrés dans un processus de dialogue et de négociations qui devrait aboutir, à terme, au reclassement de l'ensemble des 74 membres du site de Frangey. Accusé de vouloir « laisser mourir ses sites français » ou encore de « fermer d'autres usines très rapidement », le cimentier a expliqué, à nouveau, les raisons de sa décision. « Il s'agit bien d'un projet de fermeture local lié aux spécificités du marché local. En aucun cas, il n'existe un plan plus vaste de fermetures », nous a confié Elise Ginioux, porte-parole de Lafarge Ciments. Elle a également confirmé que « la Direction souhaite poursuivre le projet de cessation progressive d'activité, tout en maintenant le dialogue social et en proposant des mesures d'accompagnement ».
« Nous sommes déterminés à aller jusqu'au bout et nous resterons ici jusqu'à ce que le projet de fermeture soit abandonné », a déclaré un des grévistes à l'AFP. Une détermination aisément compréhensible, selon le maire de Lezinnes (commune dont dépend Frangey), qui explique, à l'AFP, que l'usine constitue « le premier employeur de la ville » avec l'emploi de « près de 500 personnes autour de la commune ». De son côté, le cimentier indique que sa priorité est « de proposer une offre au sein de Lafarge Ciments, sur les 10 sites industriels de France, accompagnée d'aides personnalisées aux conjoints », affirme Elise Ginioux.
Dès lors, le processus de dialogue entre les parties semble compromis et soumis à bien des difficultés dans les heures ou jours qui viennent. Dans l'après-midi de mardi, la direction avait rencontré les grévistes à plusieurs reprises…