Lafarge a annoncé vendredi dernier un retour à la croissance avec un CA en progression de 2% pour l'année 2010, ainsi qu'un ambitieux programme visant à réduire d'au moins deux milliards d'euros sa dette en 2011. Le cimentier a aussi annoncé le regroupement de ses activités britanniques avec celles du groupe minier Anglo American.

«Le retour, entre autres, à la croissance des volumes de ciment au 4ème trimestre, constitue des signes très encourageants dans une année difficile», a annoncé vendredi dernier Bruno Lafont, PDG de Lafarge, tout en dévoilant ses chiffres d'affaires pour le quatrième trimestre 2010 et pour l'année 2010 consolidée.
Ainsi, le cimentier affiche un positionnement en hausse de ses résultats avec un CA en progression de +9% à 3.959 millions d'euros pour le quatrième trimestre et un CA en hausse de +2% à 16.169 millions d'euros pour l'année 2010.

 

De plus, «2011 sera l'année de la réduction significative de l'endettement, et sera également l'année de la reprise des volumes sur une grande partie de nos marchés», a souligné Bruno Lafont. En effet, outre 220 millions d'euros de nouvelles réductions de coûts, Lafarge a annoncé un ambitieux programme visant à réduire de 2 milliards d'euros sa dette en 2011, grâce à une baisse de moitié de son dividende, à de nouvelles cessions d'actifs et à une limitation de ses investissements. Cette baisse correspondrait à un recul de 14% de son endettement net par rapport aux 13,99 milliards d'euros de fin 2010. «Nous sommes dans une situation moins incertaine qu'il y a un ou deux ans. Je suis très confiant dans notre capacité de réduire notre endettement», a-t-il souligné, laissant la parole à son directeur général adjoint en charge des finances, Jean-Jacques Gauthier.

 

Les activités Lafarge
Les volumes de ciment ont progressé au 4ème trimestre de 2%, «en dépit de conditions météorologiques défavorables en Europe de l'est, par exemple», souligne ce dernier. Quant à l'activité Granulats et Béton, le chiffre d'affaires est en progression de +7% sur le 4ème trimestre et de +1% sur l'année 2010, «sous l'effet de la croissance des volumes dans l'activité granulats, du ralentissement de la baisse des volumes dans le béton prêt à l'emploi et de variations de change favorables», ajoute-t-il. Concernant le plâtre, le chiffre d'affaires a progressé de +10% sur le 4ème trimestre et de +6% sur l'année 2010, «l'amélioration des volumes compensant les effets de la baisse des prix», continue-t-il.

 

Bruno Lafont a également souhaité revenir sur les incidents de ces derniers jours en Egypte. «Nous nous sommes employés à piloter nos opérations au mieux», a-t-il souligné. Ainsi, pendant 7 jours, Lafarge a fortement ralenti sa production en fonction d'interruptions de ventes et depuis le 5 février, le groupe a repris ses activités. «Depuis cette date, nous sommes revenus à nos volumes habituels», a déclaré le PDG, soulignant que «l'impact de cet épisode devrait donc être très limité».

 

De plus, le PDG de Lafarge a annoncé la création d'une joint-venture dans laquelle seront regroupés l'ensemble des activités ciment, granulats, béton prêt-à-l'emploi (BPE) et enrobés bitumineux, avec Anglo American afin de concevoir un leader des matériaux de construction au Royaume-Uni. Le chiffre d'affaires 2010 combiné de ces deux activités se monte à 2,1 milliard d'euros. «Ce rapprochement va nous permettre de développer notre couverture géographique», souligne Bruno Lafont, et de créer des synergies importantes et récurrentes, supérieures à 71 millions d'euros par an. «Elles seront générées par une augmentation de la performance opérationnelle, une amélioration de la chaîne logistique et le déploiement de produits à valeur ajoutée sur un territoire étendu. Cette joint venture, qui sera effective vers la fin de cette année, est une réelle opportunité. Elle nous permet d'optimiser notre portefeuille sans impact sur notre bilan et elle est créatrice de synergie opérationnelle importante», poursuit le cimentier.

Une base solide pour 2011

Du point de vue des perspectives, le groupe anticipe sur ses marchés une croissance de la demande de ciment comprise entre 3 et 6% en 2011. Les marchés émergents restent le principal moteur de croissance de la demande. «Pour les marchés développés, la demande devrait continuer à se redresser progressivement», souligne le PDG du groupe. Enfin, Bruno Lafont annonce l'achèvement cette année de la construction de nouvelles cimenteries sur les marchés ou la demande est la plus forte. «Nous préparons notre avenir dans des pays prometteurs, des régions variés en gardant en tête l'équilibre et la répartition des risques», conclut ce dernier.

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