Trois syndicats de Lafarge ont validé un accord afin de favoriser pendant trois ans les mobilités et les départs anticipés à la retraite. Une manière pour le cimentier de réguler ses effectifs.

Lors de négociations, les syndicats CFE-CGC, CFTC et CFDT, qui totalisent environ 60% des voix, ont signé un accord avec la direction de Lafarge. Celui-ci s'organise autour de la mobilité et des départs anticipés à la retraite. Objectif : ajuster les effectifs d'ici à 2017.

 

"Aujourd'hui quand le salarié bouge, il n'est pas aidé et s'il refuse, il est licencié pour faute grave. Avec cet accord, les mobilités sont sécurisées", a souligné Philippe Springinsfeld, coordinateur CFTC. Il "fixe un socle minimum pour accompagner les mobilités choisies ou contraintes", les accords "plus favorables comme dans l'activité ciment restent acquis", précise-t-il. Un projet qui devrait impacter 4.500 salariés en France, selon Lafarge. Il s'agit de "mesures pour anticiper de manière active l'évolution de nos métiers" et "adapter nos activités tout en sécurisant les salariés dans l'emploi au sein de Lafarge France", s'est félicité auprès de l'AFP le cimentier.

Détail de l'accord

Concrètement, un salarié-senior qui œuvre dans un domaine d'activité en sureffectif pourra partir à la retraite trois ans avant, avec une rémunération garantie représentant 70% à 80% de leur salaire mensuel brut, et une indemnité équivalant à six mois de salaire.
Concernant les mobilités des salariés entre métiers ou sites (distants de plus de 50 km): une aide financière au déménagement et au conjoint, un accompagnement renforcé, une période d'adaptation avec la garantie de retrouver un emploi similaire seront débloqués. Ceux qui voudraient changer de voix et/ou quitter l'entreprise, l'accord prévoit une période de "mobilité sécurisée" dépendant des métiers et de l'ancienneté. Il met également en place les conditions du licenciement des salariés qui refuseront de changer de poste. Leur licenciement disposera d'un caractère économique et ils partiront avec une indemnité supra-légale comprise entre 10.000 et 30.000 euros, selon l'ancienneté. Au programme également : un congé de reclassement de 9 à 15 mois et une compensation de salaire pendant 24 mois en cas de nouveau travail moins rémunéré. Lafarge s'engage aussi à verser une aide de 3.000 euros au nouvel employeur.

 

A noter que FO et la CGT n'ont pas signé cet accord.

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