Le pont Mathilde de Rouen, qui était coupé depuis octobre 2012 suite à l'incendie d'un camion-citerne, vient de retrouver sa travée métallique manquante. L'opération a été menée ce jeudi 26 juin 2014 à l'aide d'une barge et d'un système de vérins hydrauliques. L'ouvrage devrait être rouvert à la circulation automobile au mois de septembre prochain, après des travaux de finition.
C'est une opération spectaculaire et délicate qui a eu lieu ce jeudi 26 juin, sur la Seine : la nouvelle travée métallique du pont Mathilde a été mise en place à Rouen. Le pont, construit à la fin des années 1970, avait été lourdement endommagé par l'incendie d'un camion transportant des hydrocarbures au niveau de l'échangeur sud, le 29 octobre 2012. L'ampleur du sinistre et la difficulté d'intervention sur le site avaient entraîné des dégâts importants sur le tablier métallique, déformé d'une vingtaine de centimètres. Suite à des expertises techniques, décision avait été prise, au mois de janvier 2013, de procéder à la dépose de la travée endommagée et à sa reconstruction. Des travaux qui ont été menés pendant plus d'un an par le groupement d'entreprises Freyssinet-Victor Buyck Steel Construction-Viafrance.
Encore plusieurs mois de travaux
L'opération de pose de la nouvelle travée, de 115 mètres de long pour 1.000 tonnes, a nécessité une journée d'un travail très minutieux. L'élément a été hissé par des vérins hydrauliques fixés à une barge placée en dessous de l'ouvrage. Avec le concours de la marée descendante, la pièce a été lentement descendue, à une vitesse inférieure à 1 cm/minute, puis posée. L'écart avec la travée voisine et la culée, situées de part et d'autre, n'excédait pas les 10 cm. Avant de pouvoir rouvrir à la circulation, des travaux de pose du revêtement en bitume et de finition seront menés d'ici au mois de septembre 2014. La tôle du platelage sera grenaillée puis recouverte d'un vernis de protection. Ce dernier sera ensuite à son tour recouvert d'une étanchéité et recevra les enrobés sur une épaisseur de 6 cm. Des joints de dilatation seront soudés sur la travée métallique et scellés dans le béton. Afin de permettre les glissements liés à la dilatation, des appuis recouverts d'une matière lubrifiante seront posés après la mise en œuvre des enrobés. La glissière béton centrale sera ferraillée et coulée en place. Enfin, la signalisation (peinture au sol, panneaux) sera installée et des essais de charge seront menés afin de confirmer les déformations calculées.Un soulagement pour les automobilistes rouennais qui étaient 80.000 à emprunter le pont Mathilde avant l'accident et qui sont obligés de se dérouter vers les autres ponts de l'agglomération, générant d'importants embouteillages aux heures de pointe.