La RATP parvient à concilier dépôt de bus et logements

 

Le programme, implanté à deux pas de la porte d'Orléans et de la Cité Internationale Universitaire de Paris, a "pour objectif de participer au renouveau du quartier en favorisant la mixité urbaine", précise un communiqué. La modernisation et l'agrandissement des infrastructures parisiennes de la RATP est "à chaque fois l'occasion de valoriser le foncier, et de traiter l'insertion du site en diversifiant le programme immobilier". Le chantier, qui devrait s'étaler sur 32 mois et s'achever dans le courant du 3e trimestre 2017, a été confié au groupe Eiffage en décembre 2014.

De la promotion privée pour financer l'infrastructure

C'est la filiale Eiffage Construction Ile-de-France Résidentiel qui agira comme entreprise générale et réalisera l'ensemble des travaux pour un montant hors taxe de 100 M€. Eiffage Immobilier, pour sa part, assurera la promotion de trois bâtiments de logements en accession. D'une surface totale de 7.485 m², ils représentent un chiffre d'affaires estimé d'une cinquantaine de millions d'euros. Logis-Transports, une filiale de la RATP, a été désignée maître d'ouvrage unique pour les autres ouvrages composant l'opération. Elle les gèrera pour le compte de sa maison-mère, de la SEDP (intégrateur immobilier, autre filiale de la RATP) et de la Ville de Paris. "Cet ambitieux projet de 145 M€ au total (hors foncier) rassemble tous les ingrédients de la politique immobilière de l'entreprise publique : densification de la ville, mixité fonctionnelle et sociale (2/3 de logements sociaux), pérennité des sites industriels au cœur des agglomérations", font valoir les acteurs publics.

Trois cabinets pour un projet

Outre le soin apporté à la forme du projet, issue d'un concours d'architecture réunissant les parties prenantes et trois cabinets d'architectes (Nasrine Seraji/ASAA pour les logements sociaux, Eric Lapierre/ELEX pour la résidence étudiante, Emmanuel Combarel & Dominique Marrec pour les logements privés), le programme se veut économe en énergie. Il répond également à une ambition de rationalisme économique : les 48 M€ nécessaires à la reconstruction du centre de bus seront financés par l'opération immobilière en surface et par la cession des volumes aux constructeurs. Les équipements sociaux (crèche, garderie et local associatif) seront pour leur part financés par la Ville de Paris. La Caisse des Dépôts accompagnera l'opération par des prêts Gaïa de portage foncier pour un montant de 33,5 M€ sur trois ans. Au terme de la première phase des travaux (infrastructure), de nouveaux prêts sur fonds d'épargne de très long terme viendront financier la construction des logements sociaux et de la résidence étudiante en superstructure. Le projet "Les Ateliers Jourdan-Corentin-Issoire" sera la première illustration du protocole d'accord signé entre la municipalité et la RATP qui permettra la construction de 2.000 logements, dont la moitié de logements sociaux, dans le cadre de la restructuration de huit sites industriels intramuros.