Qu'attendent les acteurs du logement des élus et qu'attendent les élus des acteurs du logement ? Ce mercredi 5 novembre, les professionnels du logement et élus politiques ont débattu autour de la question problématique du foncier. Morceaux choisis.

En amont des deux tables rondes, sur les thèmes du "Grand Pari(s) du Logement" et "Qu'attendent les acteurs du logement des élus... qu'attendent les élus des acteurs du logement ?" organisées ce mercredi 5 novembre à Paris par Immoweek, Michel Mouillart, professeur d'Economie à Paris Ouest a livré devant un public de promoteurs et professionnels du logement ses dernières tendances des marchés immobiliers : "Après un deuxième trimestre 2014 particulièrement mauvais, le troisième laisse apparaître une bonne surprise et on devrait voir un rebond d'activité. Après, en effet, une année 2014 marquée par le plan de relance, 2015 sera celle de la reprise de la construction."

"On ne va pas aborder le foncier sans contrepartie", Thierry Repentin

Pas forcément convaincus par les premières tendances économiques, les professionnels du logement ont, en revanche, débattu sur la question problématique du foncier qui revient régulièrement parmi les raisons de blocage du marché évoquées par les professionnels du secteur. L'actuel président de la Commission nationale de l'aménagement, de l'urbanisme et du foncier (Cnauf), Thierry Repentin, ancien ministre délégué à la Formation Professionnelle, et aux Affaires Européennes, a expliqué la volonté gouvernementale en matière de construction.

 

"Notre commission a, en effet, pour mission principale de 'lever les blocages' dans l'application de la loi de mobilisation du foncier public du 18 janvier 2013 et chargée de déminer les terrains, a-t-il expliqué lors de la table ronde. J'enchaîne en ce moment les rencontres à Nantes, Bordeaux et aujourd'hui (Ndlr : mercredi 5 novembre) à Rennes auprès des préfets de Région pour trouver des solutions pour chaque terrain." Avant de préciser : "On ne va pas aborder le foncier sans contrepartie."

 

Du côté des élus, Isabelle Le Callennec, députée UMP d'Ille-et-Vilaine et membre de la commission des affaires sociales à l'Assemblée Nationale, a reconnu que le Plan de relance porte ses premiers fruits même si ses objectifs sont loin d'être atteints. "Le logement n'est ni de droite ni de gauche, il faut agir vite", a-t-elle ajouté.

"Dans le bâtiment on est encore dans la période du fordisme" , Marc Pietri, Constructa

De son côté, André Yché, président de la SNI, filiale immobilière de la Caisse des dépôts et consignations, a tenu à préciser : "Je n'attends rien de la part des élus pour réaliser des programmes immobiliers, toutefois, on ne peut pas collaborer sans eux. Nous préférons effectivement rechercher des flux de financement, de l'épargne privée pour abonder nos programmes."

 

A son tour, Marc Pietri, président de Constructa, groupe indépendant de services immobiliers implanté à Marseille, a demandé aux représentants du Gouvernement de changer le processus de construction en France. "Dans le bâtiment on est encore dans la période du fordisme, il faut simplifier le process pour réaliser des programmes immobiliers en France", déplore-t-il.

 

Enfin, Christophe Robert, sociologue et délégué général adjoint de la Fondation Abbé Pierre, a conclu la table ronde : "Si des efforts ont été accomplis depuis 2009, les décrets d'application de la loi Alur sont encore en attente et les moyens destinés à la prévention des expulsions sont dramatiquement insuffisants, surtout après l'abandon de la Gul (Garantie universelle des loyers)". Et de pointer du doigt le Gouvernement mais aussi les élus locaux : "Il est plus que jamais essentiel de donner les moyens d'une réelle prévention, ce qui ne se fera pas sans volonté politique forte, y compris au niveau local".

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