La prévention des risques mobilise moins les entreprises

 

Selon le dernier baromètre Dekra *, spécialiste de la prévention des risques techniques et humains, 19% des sociétés interrogées affirment avoir été victimes d'un accident de travail. "Une évolution qui s'accompagne d'une augmentation des accidents graves ayant entraîné une incapacité permanente (7% en 2013 contre 5% en 2011)", précise l'enquête. Même chose pour les accidents mortels qui passent de 2 à 5% entre 2011 et 2013. Ce sont les jeunes qui sont le plus touchés puisque les salariés de moins de 20 ans ont trois fois plus d'accidents que ceux de 50 à 59 ans. Quant aux accidents du travail et les pertes de potentiel liées aux maladies professionnelles et à l'absentéisme, ils représentaient environ 3% du PIB national, soit près de 60 milliards d'euros rien que pour la France. Si de nombreux efforts ont été faits, les entreprises voient toujours la prévention comme une source de coûts et non pas comme une économie potentielle : "La crise les amène à réduire les efforts sur un poste considéré comme non prioritaire", note le baromètre. D'ailleurs, un fléchissement a été observé depuis 2011 en matière de santé des travailleurs.

 

Fédérer l'ensemble du personnel à la prévention des risques
Et pourtant, toutes les sociétés se sont investies dans ces problématiques, mais les variables d'ajustement ont évolué depuis quelques années. Ainsi, selon l'enquête, les grands groupes ont mis en place des structures en interne, mais les nouveaux maux de l'entreprise (risques psychosociaux, absentéisme, baisse de la productivité…) ont déséquilibré ces initiatives, contrairement aux modèles de petites structures qui travaillent avec des organismes extérieurs, apportant un oeil neuf. Selon l'analyse de Dekra, les directions doivent miser avant tout sur le collectif, chacun a un rôle à tenir : "Pour être efficace à long terme, il est indispensable d'imprégner l'ensemble de l'entreprise d'une véritable philosophie de prévention". Autres solutions mises en avant par le baromètre : l'ergonomie et la qualité de vie au travail. En insufflant ce genre de stratégie, l'enquête indique que cela devrait non seulement enrayer les accidents mais aussi valoriser l'image de l'entreprise. Attention tout de même, Dekra précise que les actions doivent être adaptées à la situation de l'entreprise, son personnel, son activité, et son environnement.

 

* Méthodologie : 936 entreprises ont été interrogées pendant un mois. 665 entreprises font partie du secteur privé. Dans le cadre de l'enquête, plus de 2. 000 personnes en charge de la prévention ont été interrogées en Allemagne, en France, aux Pays-Bas et en Pologne. En France, ce sont plus de 900 personnes qui ont été questionnées du 25 avril au 6 juin 2013. Côté secteur, environ la moitié des entreprises interrogées (438) intervient dans le secteur tertiaire. Le BTP, avec 85 sociétés, représente un peu moins de 10% de notre échantillon. Le reste, soit 413 entreprises, concerne le secteur industriel.