Batiactu : Avez-vous joué un rôle particulier sur le plan européen ?
J. L. : Pendant ma présidence à la Capeb, j'ai eu un mandat de membre du Comité Economique et Social Européen, pendant 4 ans, qui m'a apporté une meilleure connaissance des rouages et du fonctionnement de l'UE. C'est un atout énorme pour un dirigeant.

 

Batiactu : Quel genre de dirigeant êtes-vous ?
J. L. : De par notre système confédéral, j'ai dû beaucoup mouillé ma chemise. Il a fallu, tout au long de ces années, batailler, négocier, convaincre… Si vous n'êtes pas reconnu par vos collègues, si vous n'êtes pas capable de les convaincre, il n'y a pas d'autorité autre que celle que l'on vous reconnaît. Ce n'est pas pesant, car je connais les règles du jeu depuis mon entrée à la Capeb en 1986. Le dernier coup de collier se fait en Assemblée générale, j'ai le souvenir de réunions épiques où des décisions ont été arrachées in extremis. Le Président de la Capeb, par nature, doit mettre les points sur les i et ne pas faire de langue de bois. Ça devient un trait de caractère.

 

Batiactu : Caractère que vous aviez déjà, non ? Votre successeur est prévenu…
J. L. : Oui sans doute. Un Président qui n'est pas prêt, ici, il dégage aussitôt ! Quant à mon successeur, je vous assure qu'il y en a qui sont meilleurs que moi ! D'ailleurs, je les stimule. Je reviens à mon image sportive du début, ils (le futur candidat est un membre du conseil d'administration, il sera élu à l'issue d'un vote, ndlr) sont dans la course, en pleine accélération, et ils iront plus vite que moi. Le sport et les valeurs du sport, c'est une particularité de ma présidence à la Capeb. L'audace, ça paie !

 

Batiactu : Pour finir, abordons le sujet du Grenelle. Le bâtiment est plus que jamais lié à cette actualité…
J. L. : Sans rentrer dans les détails de l'aventure qui nous a menés à une réflexion « écologique », à l'aube du Grenelle de l'environnement lancé par Jean-Louis Borloo, ce dernier s'est rendu compte qu'à côté des environnementalistes, théoriciens, ONG et autres énergéticiens, il y a des gens très pragmatiques qui sont des artisans force de proposition. C'est à ce moment-là, qu'à la Capeb, on lance le premier élément de prise de conscience pour le grand public, l'idée qu'il y a plus de 30 millions de logements à réhabiliter en France, qui pourraient produire quelque 600 milliards d'euros de travaux. Le PTZ à 30.000 €, c'est le résultat de 600 milliards d'euros par 30 millions de logements… Ce ne sont que des propositions simples comme celles-là qui ont su convaincre le gouvernement. La croissance verte est l'élément le plus visible du développement du bâtiment.

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