Perle de l'Art déco datant de 1929, la piscine Molitor (Paris, 16e) a débuté sa mue. Elle devrait être totalement reconstruite d'ici au début de l'année 2014. Seule la façade du côté du stade Jean Bouin sera conservée mais le projet prévoit également de retrouver l'esprit des origines.
Située dans le 16e arrondissement de Paris, la piscine Molitor a ouvert ses portes en 1929. Conçue par l'architecte Lucien Pollet, elle a connu Johnny Weissmuller (le Tarzan, champion olympique). Son originalité : associer une piscine couverte, encadrée de deux galeries et un bassin extérieur de 50 mètres entouré de cabines en balustrades. L'hiver, ce bassin se transformait même en patinoire, événement qui a perduré jusque dans les années 1970. Malheureusement, le complexe a fermé ses portes en août 1989 et a beaucoup souffert : les supports en béton des bâtiments sont très abîmés et impossibles à conserver. Abandonnée, exposée aux intempéries, elle devient l'aire de jeu des tagueurs pendant 22 ans.
D'où le projet de reconstruction totale, sous la houlette d'Alain Derbesse Architectes (avec Jacques Rougerie et Alain-Charles Perrot), choisi par Colony Capital, le fonds d'investissement qui va rénover le lieu. Le groupement a été préféré à deux autres propositions, émanant de GTM Bâtiment et du groupement Icade-Caisse des Dépôts et Consignations.
De longs travaux pour retrouver l'esprit d'origine
Les travaux, qui vont durer jusqu'au début de 2014, seront menés par Bouygues. La piscine connaîtra une renaissance, avec deux bassins totalement reconstruits : l'un couvert de 33 mètres et l'autre à l'air libre de 46 mètres. S'y adjoindront un hôtel quatre étoiles (groupe Accor), un restaurant et un centre de thalasso-fitness (spa, hammam, musculation, balnéothérapie). Un bail emphytéotique de 54 ans a été accordé en novembre 2008.
Le complexe nautique rénové conservera toutefois l'esprit Art déco, si emblématique : des éléments architecturaux tels que les balustrades métalliques vertes seront présentes dans le nouvel édifice. Les portes de cabines ou les vitraux seront également reproduits par des artisans. Le coût des travaux est estimé à près de 65 millions d'euros pour retrouver cette icône du style « Steam liner » (paquebot) en vogue dans les années 1920-1930, voilà près d'un siècle.
Découvrez le projet en quelques photos :
Client : Ville de Paris ;
BEA : Colony Capital, Bouygues ;
Architectes : Alain Derbesse architectes, Jacques Rougerie, Alain-Charles Perrot ;
Programme : 2 bassins, dont une piscine publique, hôtel 4 étoiles, spa, restaurants ;
Surface : 14.836 m² SHON ;
Estimation du coût : 64,8 M€ (en 2008) ;
Livraison : début 2014