Une récente étude de l'Ademe met en avant les avantages de la méthanisation. Une solution qui pourrait permettre, notamment, de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Reste que ce procédé nécessite encore de nombreux développements et des soutiens financiers. Détails.

La méthanisation, procédé permettant de produire du gaz à partir de matière organique, est en plein boom. Si le secteur agricole en profite avec 160 unités et une capacité de production de 350 GWh d'électricité et 500 GWh de chaleur, d'autres domaines affichent aussi un intérêt certain pour ce système. On peut citer par exemple les stations d'épuration urbaines ou la gestion des déchets organiques des entreprises et collectivités.

 

Ainsi, selon les analyses de l'Ademe, la part du biogaz pourrait fournir de 3 à 3,5 % de la production d'énergie en 2030 et 2050. Pour développer le secteur, la France axe son projet autour du traitement des déchets organiques existants et l'optimisation des usages du biogaz produit. Objectif : développer une énergie renouvelable et contribuer au traitement des déchets (la méthanisation peut en effet permettre une meilleure gestion de l'azote issu des élevages). Si en Europe, on mise actuellement sur la cogénération (voir encadré), la technologie dite d'épuration du biogaz, c'est-à-dire de la production de biométhane, séduit de plus en plus. D'ailleurs, la France soutient ce segment en participant au programme européen Green Gas Grids dont l'objectif est de stimuler le marché européen du biométhane. "Pour la France, entre 12 et 30 TWh de biométhane pourraient être injectés dans le réseau d'ici à 2030. Actuellement, quatre unités de méthanisation pratiquent l'injection de biométhane dans le réseau (dans le Nord, la Lorraine, en Seine et Marne et en Vendée), quatre autres sont prévues d'ici à fin 2014", souligne l'Ademe dans un communiqué.

 

Un soutien financier nécessaire
Selon une étude réalisée par l'organisme sur les coûts d'investissement et la rentabilité de 21 installations de méthanisation, "les coûts à l'investissement en euros par kW électrique installé seraient moins élevés qu'attendus (5.610 €HT/KWe en moyenne pour les unités à la ferme et 6.520 €HT/KWe en moyenne pour les unités centralisées)". Reste que l'activité a besoin de soutien financier pour se déployer et être rentable. L'Ademe préconise donc "d'optimiser les coûts à l'investissement, notamment par l'utilisation de solutions types, tout en améliorant le rendement global des installations (meilleure transformation de la matière, optimisation de l'utilisation du biogaz, valorisation efficace des fertilisants présents dans le digestat)".

 

Quelques définitions…
La méthanisation : processus naturel biologique de dégradation de la matière organique en absence d'oxygène.
La cogénération : utilisation du biogaz pour la production conjointe d'électricité et de chaleur

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