Lors de l'assemblée générale du groupe Lafarge, Bruno Lafont, le pdg, a détaillé les modalités boursières de l'opération de fusion avec le suisse Holcim qui devrait donner naissance à un super-géant mondial du ciment. Explications.
Bruno Lafont, le président-directeur général de Lafarge, est venu expliquer certains aspects de la prochaine offre publique d'échange équitable (un titre contre un titre) qui sera lancée par son concurrent suisse Holcim, si les autorités de la concurrence devaient donner leur accord.
"Pour que cette opération entre égaux se fasse, il faut d'abord que les actionnaires d'Holcim décident d'augmenter le capital pour créer suffisamment d'actions pour pouvoir les échanger avec les actionnaires de Lafarge", a déclaré le dirigeant français. Cette première étape ne pourra se réaliser qu'avec l'accord des deux-tiers des actionnaires du groupe suisse. "A ce moment-là, Holcim fera son offre publique d'échange et les actionnaires de Lafarge seront invités à échanger une action Lafarge contre une action Holcim", a poursuivi Bruno Lafont. Là encore, si plus des deux-tiers des porteurs devaient donner leur accord en apportant leurs titres, l'opération serait alors acceptée et l'acte de naissance du géant Lafarge-Holcim serait signé.
Un mariage idyllique ?
Refusant de croire à un échec de ce rapprochement, le p-dg a même expliqué travailler sur une hypothèse où plus de 95 % des titres seraient échangés. Dans ce cas, pour les actions restantes, une offre publique de retrait serait lancée et la cotation de Lafarge disparaîtrait totalement. En revanche, si moins de 95 % des actions n'étaient pas apportées, alors "une société Lafarge continuera d'être cotée avec une société Larfarge-Holcim au-dessus", a commenté Bruno Lafont. Les deux groupes cimentiers semblent déterminés à mener cette fusion rapidement, au second semestre de 2015, après une probable campagne de cession d'actifs afin d'écarter tout risque de position monopolistique. Le patron français a tenu à rassurer les employés du groupe en précisant : "(…) il n'y aura pas de fermeture d'usine à la suite de ce mariage".
Hypothétiquement, le groupe issu de la fusion disposerait de plus de 150.000 employés dans le monde, dont 7.200 en France, générant un chiffre d'affaires dépassant les 30 Mrds €. L'ensemble jouirait, selon les partisans du rapprochement, d'une "présence géographique étendue (offrant) des perspectives de croissance accrues à la fois dans les pays développés et dans les économies à forte croissance".