A quoi pourrait ressembler la France dans une dizaine d'années ? C'est avec cette question de politique-fiction que les membres du gouvernement ont effectué leur rentrée lundi 19 août dernier. La ministre du Logement a livré sa vision. Détails.
Et si on rêvait un peu… C'est ainsi que le Gouvernent, un brin d'utopiste, a placé sa rentrée. En effet, chaque ministre était invité à écrire une contribution déployant sa vision de la France d'ici à 2025.
Pour Cécile Duflot, ministre du Logement, le "secteur de la construction est un des moteurs de sortie de crise". Dans sa déclinaison, elle rêve "d'une France où l'accès au logement pour chacun ne sera plus un facteur de stress ou d'incertitude, mais une étape plaisante de la vie". Et de compléter : "La transparence retrouvée dans la recherche d'un logement, que ce soit dans le secteur privé avec les professionnels de l'immobilier ou dans le cadre de l'attribution de logements sociaux aura en effet apaisé la démarche". Elle imagine aussi que "plus de la moitié du parc présentera des performances énergétiques élevées et que d'autres critères qualitatifs deviendront décisifs : qualité des matériaux, en particulier biosourcés, végétalisation des façades et murs, etc.".
Un "empowerment à la française"
Côté urbanisme, elle pointe du doigt certains dysfonctionnements et un manque d'équilibre : "Les lois du marché influencent presque à elles-seules l'organisation des territoires, les implantations d'activités et les pôles de production. Ce tropisme, peu contrebalancé, peut entraîner des conséquences délétères" comme "le changement climatique", "la destruction de l'emploi industriel", précise-t-elle. Ainsi, dans dix ans, elle espère que "les espaces ruraux resteront vivants en raison d'un maintien des villes petites et moyennes assurant un maillage sur les territoires et proposant sur place des services équivalent à ceux de la vie urbaine". Elle souhaite aussi "le rapprochement des différents lieux d'activités pour réduire les déplacements et donc l'utilisation de la voiture ainsi que "la participation citoyenne à la construction politique des territoire". Un phénomène qu'elle nomme "empowerment à la Française". Enfin, la ministre se montre en faveur d'un nouveau classement des territoires en élargissant les indicateurs au-delà du PIB et du revenu qui laissent parfois certaines communes de côté.
Le rêve d'un modèle français de production
Quant aux autres ministres, ils ne sont pas en reste, ils ont également développé leurs points de vue. Par exemple, Arnaud Montebourg insiste sur l'apport de la filière bois et des énergies renouvelables (Smart grid, éoliennes, hydroliennes…) dans la France de demain et imagine que le programme "usine du futur" aura permis de lancer un modèle français de production. Quant au ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, il voit le plein emploi comme un objectif réaliste. Pour clore ces échanges, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault a confié au Commissariat général à la stratégie et à la prospective, "la rédaction d'un projet pour la France pour les dix ans qui viennent".
Reste que tout cela ne relève aujourd'hui que de la simple projection. Et les dossiers chauds de la rentrée pointent déjà à l'horizon et notamment celui des retraites avec une manifestation intersyndicale programmée le 10 septembre prochain.