"2014 a également été une année d'échanges importants, avec un solde positif de 65 TWh pour la France, ce qui ne constitue pas un record mais reste une bonne année", poursuit le président de RTE. Le pays reste, de loin, le plus grand exportateur d'électricité en Europe (92,4 TWh exportés ; 27,3 TWh importés), loin devant l'Allemagne dont le solde positif s'établit à 35 TWh. La France est largement exportatrice à l'égard de l'Italie, de la Belgique dont la moitié du parc nucléaire est à l'arrêt pour de l'entretien, de la Grande-Bretagne ou de la Suisse. En revanche, elle importe de l'électricité d'Allemagne où les prix de gros sont parfois moins élevés. "D'où un solde négatif avec ce pays de -6 TWh", précise Dominique Maillard. L'utilisation soutenue des interconnexions se confirme, justifiant la nécessité d'adaptation du réseau français à ces échanges et ces flux changeants. RTE annonce avoir investi 1,37 Mrd € en 2014, dont un tiers pour le renouvellement des installations, mais également pour le financement de grands projets, comme l'interconnexion avec l'Espagne. Ce "serpent de terre dont on parlait depuis 25 ans", et qui doit être inauguré le 20 février prochain en présence de Manuel Valls, doublera la capacité d'échange de part et d'autre des Pyrénées (2.800 MW). Une capacité équivalente aux autres (Allemagne ou Belgique) mais encore insuffisante pour l'Espagne qui entend la porter à 4.000 MW, peut-être avec la création d'une liaison sous-marine dans le golfe de Gascogne. En cause, la position géographique de la péninsule ibérique qui n'est arrimée au continent européen que par la France.

Des interconnexions à multiplier

"Et il y aura de nouvelles interconnexions dans le futur", assure le président de RTE qui annonce que l'objectif est de doubler les capacités d'échanges françaises à l'horizon de 2030 en les portant de 12.000 à 25.000 MW. A l'intérieur même du territoire, le maillage pour soutenir les renouvelables serait à des degrés d'avancement variable, en avance pour le photovoltaïque mais en retard pour l'éolien. Interrogé sur le "mécanisme de capacité" qui doit garantir aux consommateurs la réponse à leurs besoins par des moyens de production et/ou des mesures d'effacement, Dominique Maillard a précisé qu'il serait opérationnel à l'hiver 2016-2017. L'ensemble des fournisseurs français devront alors justifier de moyens de production propres ou contractualisés. Il a insisté sur l'effort d'harmonisation européenne entrepris afin de rendre cohérents les différents dispositifs nationaux. "L'énoncé est simple mais le dispositif complexe car tous les pays ne mettent pas la même chose derrière", conclut-il.

 

Rassurant sur la sécurité d'approvisionnement, il a également évoqué la demande de Ségolène Royal d'une révision de ce critère, vieux de 30 ans, afin qu'il devienne encore plus exigeant. Pour l'heure exprimé au moyen d'une "espérance mathématique de temps de coupure" devant être inférieur à 3 heures, il devrait être renforcé afin d'illustrer une exigence de qualité accrue de la part des consommateurs français.

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