Les professionnels de la fumisterie sont préoccupés par un arrêté préfectoral prévoyant qu'à partir du 1er janvier 2015, les possesseurs de cheminées, inserts ou poêles à bois en Ile-de-France n'aient plus le droit de les utiliser. Que craignent-ils ? Réponses.
Publiée en novembre 2012, une étude d'Air Parif alertait sur l'impact des feux de cheminée, en termes d'émissions de polluants atmosphériques en Île-de-France. Chiffres à l'appui, l'analyse indiquait que pour le secteur résidentiel, le chauffage au bois, qu'il soit principal ou d'appoint, serait le plus grand contributeur aux émissions de particules PM2,5 (dites particules "fines" dont le diamètre est inférieur à 2,5 micromètres) avec 4.100 tonnes par an, soit près d'un tiers des émissions régionales.
Ces données ont, par la suite, entraîné un arrêté préfectoral (n°2013 084 002) relatif à la mise en œuvre du Plan de Protection de l'Atmosphère pour l'Île‐de‐France fixant l'interdiction aux possesseurs de cheminées, inserts ou poêles à bois de les utiliser, et ce dès le 1er janvier 2015.
Des inquiétudes sur l'emploi et la sécurité
Les professionnels de la fumisterie, réunis au sein du GCCP (Syndicat des entreprises de Génie Climatique et de Couverture Plomberie de Paris et de sa région), alarment les pouvoirs publics "sur les difficultés liées à l'application brutale" de cette décision. Parmi les arguments avancés, le syndicat émet des doutes sur la mise en place de cette directive : "Certains habitants seront tentés de continuer à profiter des cheminées dans leur domicile. Une utilisation facilitée par la simplicité d'approvisionnement en combustible et l'impossibilité pour les autorités de contrôler l'ensemble des habitations équipées", souligne un communiqué. Légalement, les entreprises de fumisterie ne pourront plus intervenir sur le ramonage et l'entretien de ces conduits. Par conséquent, le syndicat craint que se développent des pratiques illégales et causent des dégâts qui ne seront plus couverts par les assurances. En outre, il pointe du doigt la possibilité d'une suppression d'une cinquantaine d'emplois directs.
Un aménagement de l'arrêté : ils suggèrent d'autoriser les feux pour l'agrément ou le chauffage d'appoint au sein des logements déjà équipés. Ensuite, les usagers doivent progressivement être incités à se diriger vers de nouveaux appareils, très faiblement émetteurs de particules.