Le Groupement Français des Entreprises de restauration de Monuments Historiques (GMH), affilié à la FFB, a demandé le maintien du dispositif concernant l'installation de bâches publicitaires sur les échafaudages des bâtiments historiques lors de travaux.
Après l'amendement déposé le jeudi 19 mars dernier prévoyant la fin des bâches publicitaires sur les monuments historiques, le GMH (Groupement Français des Entreprises de restauration de Monuments Historiques) n'a pas manqué de réagir par la voix de son président, Didier Durand : "Nous avons besoin de tous les financements possibles afin de faire perdurer à la fois nos compétences, nos emplois et nos monuments. C'est pourquoi, le GMH demande expressément le maintien de ce dispositif". Selon le groupe affilié à la FFB, ce dernier permet de soutenir en moyenne 20 à 100% des travaux, en fonction de la zone du chantier. Les bâches temporaires qui recouvrent les échafaudages d'églises ou d'hôtels particuliers, par exemple, ont financé 92 millions d'euros de travaux de restauration et créé près de 1,6 millions d'heures de travail pour les compagnons de la construction, depuis la promulgation de la loi en 2007. A Paris, la restauration de la façade du siège de l'Automobile Club, place de la Concorde, a été de cette manière soutenue intégralement (3,7 millions d'euros) par une célèbre marque de montre.
Examiné au Sénat en avril prochain
Secteur en proie à des difficultés économiques, la rénovation des monuments historiques a perdu 350 emplois et 200 apprentis lors des deux dernières années. "Si la loi est adoptée définitivement, de nombreux chantiers vont être abandonnés et des entreprises mettront la clé sous la porte", nous confie Didier Durand. La restauration du patrimoine participe également à l'attractivité touristique du territoire, avec 147.000 emplois et 8 milliards d'euros de retombées économiques.Pour rappel, les députés ont adopté cet amendement, contre l'avis du Gouvernement, abrogeant un article du code du patrimoine. Celui-ci autorise l'installation de bâches publicitaires sur les échafaudages des monuments historiques et mentionne aussi que les recettes perçues par le propriétaire de l'immeuble pour cet affichage sont affectées au financement des travaux.
Porteuse du projet, la députée Laurence Abeille espère voir disparaître les "bâches publicitaires géantes qui fleurissent sur les échafaudages". Elle pointe du doigt l'affichage abusif de certaines bâches qui dépassent la durée effective des échafaudages, comme le stipule la loi.
Le texte figure dans le projet de loi sur la biodiversité qui a été voté en première lecture à l'Assemblée nationale le mardi 24 mars, par 325 voix contre 189. Il sera ensuite examiné par le Sénat le 8 avril prochain.