Malgré le nouveau mode de calcul des données relatives à la construction de logements, la conjoncture affiche encore un repli à janvier 2015. Ainsi, le nombre de logements autorisés baisse de 2% sur les trois derniers mois, tandis que les logements démarrés reculent de 4.1% sur cette même période.
Entre novembre 2014 et janvier 2015, le nombre de logements autorisés à la construction a diminué de 2.0% par rapport aux trois mois précédents (85.600), à raison de -3.5% pour le logement individuel et de -0.9% pour le logement collectif (y compris résidences). Sur douze mois, la baisse est de 8.2%, à 374.500 unités autorisés : -8.5% pour l'individuel pur ; -18.5% pour l'individuel groupé ; -9.2% pour le collectif ; +22.9% pour le logement en résidence.
Du côté des mises en chantier, entre novembre 2014 et janvier 2015, elles s'établissent à 88.200 unités, soit une baisse de 4.1% par rapport aux trois mois précédents. Dans le logement individuel, elles reculent de 3.6%, dans le collectif, la baisse est de 4.5% toujours sur cette même période. Sur douze mois, le nombre de logements démarrés s'élève à 352.900 unités, en repli de 11.6%. En détail, l'individuel pur (104.100) diminue de 17.4%, l'individuel groupé de -23.5%, le collectif de -7.6% et le logement en résidence grimpe de 12.4%.
Jusqu'à 40.000 logements "oubliés" chaque année
Depuis ce mois de février 2015, le service statistique du ministère du Logement a développé une nouvelle méthode de calcul en concertation avec l'Insee, qui devrait répondre aux attentes des professionnels du secteur. Ainsi, l'on passe d'une simple collecte administrative vers une collecte enrichie de données statistiques en temps réel. Jusqu'à présent, indique le ministère, les chiffres communiqués étaient recensés auprès des services chargés d'instruire les demandes de permis de construire. Ils étaient donc publiés avec un certain délai et soumis à divers aléas de collecte. Désormais, ils sont calculés à l'aide d'un modèle statistique pour donner une information en temps réel et des résultats plus fidèles à la réalité du terrain. Appliqués rétroactivement aux chiffres datant de 2010, ils permettent donc de procéder à des ajustements et de suivre les tendances.Ainsi, les niveaux de mises en chantier peuvent être revus à la hausse à partir de 2007. En 2014, 356.000 logements ont été mis en chantier, soit une majoration de 58.000 logements par rapport aux résultats de la précédente méthode. La reprise des mises en chantier après la crise de 2008-2009 est plus rapide. Le point haut est atteint mi-2011 au lieu de début 2012 et la baisse entre 2011 et fin 2013 est moins prononcée. En revanche, la baisse du nombre de mises en chantier entre 2013 et 2014 est à peine plus marquée (de -10.3 à -11.3%).
Les logements non comptabilisés jusqu'ici s'élèvent ainsi à 69.900 en 2013, 52.400 en 2012, 68.900 en 2010 et curieusement... seulement 1.500 en 2011. Au total, depuis 2000, le déficit est de 346.000 logements, dit le ministère.
Des chiffres qui n'effacent pas la réalité du terrain
Si l'instabilité de la collecte a pu représenter des écarts de saisie jusqu'à 40.000 logements par an, il n'en reste pas moins que l'objectif de construire 500.000 logements chaque année n'est toujours pas atteint. "Ces données révisées ne changent cependant en rien la réalité de la crise profonde et durable du logement neuf, souligne la Fédération française du bâtiment. Ce premier pas étant fait vers plus de qualité, il en appelle un second sur le suivi de la construction non-résidentielle."