La bibliothèque Richelieu poursuit sa mue

 

Le chantier de restauration des façades, d'une superficie de 58.000 m², démarré en novembre 2011, a été divisé en deux tranches, de manière à ce que le site puisse continuer à accueillir du public. L'ampleur de la tâche est saisissante : l'édifice actuellement en travaux mesure 174 mètres de long et 93 mètres de large. Un défi pour les équipes techniques chargées d'intervenir sur le monument historique. La société Pradeau Morin a mandaté Layher pour mener les études et mettre en place les échafaudages nécessaires. Après trois mois de calculs, une structure de 950 tonnes a été déployée pour la réfection des toitures en zinc, des façades et des salles intérieures (déplombage, désamiantage, remplacement des pierres altérées, restaurations des peintures, sculptures, poutres, etc.). Des échafaudages multidirectionnels avec planchers en acier ont été installés sur 25 mètres de haut, tandis que 10 "parapluies" mono- ou bi-pentes sont venus recouvrir les 3.500 m² de toitures aux configurations différentes. En tout, 15 monteurs ont été mobilisés sur une durée de 9 mois pour l'installation complète du dispositif.

 

De multiples contraintes
L'emprise au sol devait être réduite pour cette installation, seule la moitié de la chaussée pouvant être occupée. L'échafaudiste a donc préconisé un départ en porte-à-faux afin de maintenir un espace libre à la base, permettant le stockage de bennes et les mouvements de camions. La demande par le maître d'ouvrage de pouvoir faire face à une surcharge d'exploitation de 600 daN/m² a encore compliqué la tâche de l'entreprise qui a recouru à une structure amarrée dans le mur avec des départs en consoles spitées. Pour la couverture, les parapluies encastrés les uns dans les autres sont complétés par des solutions d'écoulement des eaux de pluie à l'extérieur du bâtiment, et par des bâches à leurs jonctions, afin de garantir l'étanchéité. Pour la salle de lecture "Labrouste" (du nom de son architecte en 1854), caractérisée par sa forme ovale, les rayonnages, verrières et voutes sont en cours de restauration. Le mobilier fixe et classé a donc nécessité, préalablement au montage des structures temporaires, d'intenses calculs d'implantation. Le site devrait être totalement réhabilité au mois de décembre 2014, après trois ans d'efforts.