DIAPORAMA. En juillet 2015, l'Institut Pierre-Gilles de Gennes regroupera, dans le 5ème arrondissement de Paris, près de 140 chercheurs sur une plate-forme technologique de 6.000 mètres carrés équipée de salles blanches dernier cri pour la microfluidique. Les gros travaux de restructuration du bâtiment existant pilotés l'agence Dacbert associés ont démarré il y a cinq mois.
Lundi 1er septembre, Jean-Louis Missika, adjoint à la maire de Paris, en charge de l'urbanisme et de l'architecture, a lancé officiellement, au cœur du campus de la Montagne Sainte-Geneviève, dans le 5ème arrondissement de Paris, les travaux de l'Institut Pierre-Gilles de Gennes (IPGG, un centre de recherche et d'innovation unique au monde en microfluidique, en hommage ainsi au prix Nobel de physique 1991.
La recherche sur les techniques, qui permettent de contrôler l'écoulement des fluides à l'échelle du micron aura bientôt un véritable institut : les équipes de l'ESPCI*, l'ENS, Chimie ParisTech, et l'Institut Curie, fédérées sous le nom d'Institut Pierre-Gilles de Gennes, disposeront de nombreux laboratoires communs sur 6.000 m², à partir de juillet 2015.
Un Institut de microfluidique à Paris
"Paris aura donc son Institut de microfluidique", précise Marie-Christine Lemardeley, adjointe à la mairie de Paris, chargée de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de la vie étudiante et présidente de l'ESPCI. C'est pourquoi Bertrand Delanoë et Jean-Louis Missika ont décidé en 2013, d'investir 14,8 millions d'euros de la ville de Paris sur le projet de l'IPGG, convaincus de son caractère structurant pour le développement scientifique du territoire parisien."Les premiers travaux comprenant la rénovation des bâtiments existants ont démarré eux en mars 2014, nous signalent Antoine Dacbert et Vincent Bailly, architectes de D.A Associés, spécialisés dans la conception et la réalisation de bâtiments de Recherche à l'image du Centre François Jacob, à l'Institut Pasteur, inauguré par le chef de l'Etat, en novembre 2012, consacré aux recherches sur les maladies émergentes.
"Après avoir été désignés lauréats de ce marché public fin 2012, nous avons repensé le programme compte tenu de sa complexité, indique Vincent Bailly. En effet, l'IPGG sera doté de 11 niveaux et nous conserverons le 1er étage et le sous-sol réservé au Restaurant Universitaire Châtelet C.R.O.U.S. de Paris. C'est finalement l'entreprise Rabot Dutilleul qui a été retenue pour réaliser le gros-œuvre de cette opération de restructuration du bâtiment sur près de 6.000 m² SHON, y compris le renforcement de structure et la réalisation des laboratoires communes."
Une plateforme technologique au 5ème étage
Par ailleurs, les différents espaces auront d'ores et déjà été répartis sur l'ensemble du bâtiment. Et une fois les travaux de rénovation achevés, une plateforme technologique occupera le 5ème étage. "Elle offrira toute une palette d'équipements permettant la réalisation de puces microfluides afin d'expérimenter toutes sortes d'applications", nous confie également Vincent Bailly.Autre particularité : la RT 2012 n'est pas pris en compte sur ce type de bâtiment de Recherches. "Ce sont des pièces à l'image de la salle blanche où l'on réalise les premières étapes de la puce microfluide qui consomment 3 fois plus d'énergie que la moyenne,complète Antoine Dacbert. D'ailleurs, on doit s'adapter avec des taux de renouvellement d'air en chimie conséquents." Enfin, la façade du bâtiment existante ne sera pas retouchée.
Par conséquent, les spécialistes de la microfluidique issus de 4 établissements parisiens (ESPCI, ENS, Chimie ParisTech, Institut Curie), qui travaillent déjà ensemble depuis 2011 au sein de l'Institut Pierre-Gilles de Gennes (IPGG), disposeront enfin d'un laboratoire commun. "La microfluidique est déjà un marché de 6 milliards de dollars au niveau mondial, avec notamment des applications dans le diagnostic médical et le séquençage d'ADN", ont conclu les élus parisiens. Mais c'est aussi une technologie d'affichage pour des liseuses électroniques… Autre nouvelle dans ce futur bâtiment : six start-up sont déjà nées des activités de l'IPGG. "Plusieurs autres sont dans les tuyaux", a signalé Jean-Louis Missika.
*ESPCI: École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris.
Découvrez dès la page 2, le futur Institut Pierre-Gilles de Gennes, situé, rue Calvin dans le 5ème arrondissement de Paris.
Future entrée de l'Institut
Future entrée de l'Institut Pierre-Gilles de Gennes située au 6-12 rue Jean Calvin mis à disposition par la Ville de Paris dont l'ESPCI est gestionnaire du bâtiment.
Entrée amphithéâtre
On trouvera dans ce bâtiment 6.000 m² SHON également un amphithéâtre sans compter une salle blanche qui permettra dans un environnement protégé de réaliser par photolithogravure les premières étapes des puces microfluidiques. Enfin, une salle grise permettra de réaliser des puces par des techniques différentes comme la plasturgie, une salle de microscopie, une salle de culture cellulaire, une chambre froide pour la conservation des échantillons et une salle de travaux pratiques.
Vue d'un laboratoire
Vue intérieure d'un laboratoire.
La plateforme technologique
Une fois les travaux de rénovation achevés, la plateforme technologique occupera le 5ème étage. Ainsi, 5 équipes de recherche sur les 14 seront réparties entre les étages 3,4,6 et 7. L'incubateur sera installé lui au 2ème étage. Les salles de réunion occuperont les sous-sols.
Fiche technique
Maître d'ouvrage : ESPCI (Ville de Paris)
Maître d'ouvrage mandataire : EPAURIF (2ème arrondissement de Paris)
Maîtrise d'œuvre : D.A Associés, Dacbert Associés (Dacbert, Chapellier, Prunet, Quenault), 13ème arrondissement de Paris ; Grontmij Sechaud Bossuyt
BETC : salle blanche, Clima +
Début de l'opération : mars 2014
Livraison : fin juin 2015
Durée : 13 mois de travaux
Surface : 6.000 m² SHON
Deux macro-lots : Entreprise générale gros-oeuvre: Rabot Dutilleul ; travaux de traitement de la salle blanche : Clima Science
Désamiantage confiée à l'entreprise Rudo Chantier
Budget travaux : 10 millions d'euros hors taxe
Budget du programme : 14,8 millions d'euros dont 800.000 (ESPCI), 2 millions d'euros financés par -L'Equipex IPGG des Investissements d'Avenir-, pour la salle blanche, 12 millions d'euros financés par la Ville de Paris.