PROJETS VERTS. Inauguré ce mercredi, le nouveau siège de l'INPI, implanté à Courbevoie, se distingue par ses colombages en bois et son jardin intérieur. Certifié HQE, le bâtiment se veut exemplaire et innovant. Mais surtout, il fait partie des tout premiers immeubles de bureaux à énergie positive en France. Visite.
"C'est un bâtiment résolument moderne, expérimental et nous espérons prochainement à énergie positive", a lancé fièrement Thierry Morin, président du Conseil d'administration de l'INPI, lors de l'inauguration mercredi du nouveau siège de l'INPI (Institut national de la propriété industrielle), en présence de Fleur Pellerin et Arnaud Montebourg, respectivement ministre chargée des Petites et Moyennes Entreprises, de l'Innovation et de l'Economie numérique et ministre du redressement productif.
Il faut néanmoins souligner que le bâtiment a du mal à remplir son contrat BEPOS (Bâtiment à énergie positive). En cause : la météo capricieuse de ces deux derniers mois qui a été difficile : "On est en dessous des prévisions de 30% pour juin et de 50% pour mai", confie Francine Sarfati de l'INPI. Néanmoins, l'organisme espère que les beaux jours de l'été permettront de rattraper ces mauvais résultats.
Car l'immeuble de bureaux a énormément misé sur ses équipements bioclimatiques : ventilation double flux, plafond rayonnant réversible, système de pompe chaleur, récupération des eaux de pluie. A cela s'ajoutent les 697 panneaux solaires monocristallins à très haut rendement installés sur la toiture. Au total, le projet vise un gain supplémentaire de 6 MWh par an.
Concernant le fonctionnement, le bâtiment dispose de volets en bois qui s'inclinent selon l'ensoleillement grâce à des capteurs. Dans la même veine, la toiture rétractable, située au-dessus du jardin intérieur, se découvre lorsque la température est supérieure à 18°C à l'extérieur et 28°C à l'intérieur.
Des colombages en bois et un jardin intérieur
Côté architecture, les colombages en bois visibles à travers les baies vitrées en façade incarnent l'identité du bâtiment. Pour créer cette ossature, 1.500 m3 de bois d'épicéa des Vosges et de la forêt noire ont été nécessaires. "Nous avons proposé un système constructif industriel afin d'abaisser les coûts et les délais", nous explique José Da Rocha, de l'entreprise BITP, maître d'œuvre du projet. Ainsi, l'ensemble a été préfabriqué en usine, soit 125 méga-poutres et 400 caissons de plancher. Un processus qui a permis de maîtriser l'étanchéité à l'air et d'éviter tous ponts thermiques. "Les poutres treillis font la hauteur d'un étage et la longueur d'un semi-remorque, soit 12 mètres de long et 2.70 m de haut", précise le maître d'œuvre. Mais la véritable surprise de la réalisation surgit au cœur du bâtiment avec un jardin intérieur, véritable poumon vert. Ici, se côtoient des orangers, des citronniers, des grenadiers, des hibiscus, des bananiers, etc. " Et nous avons même des oiseaux du paradis (fleurs exotiques) qui viennent de pousser !", s'exclame Francine Sarfati. Une cour qui a néanmoins dû être ajustée puisque certaines espèces tropicales ont rencontré des soucis cet hiver. Enfin, prochainement, des bancs viendront agrémenter cet espace afin que les 450 à 500 salariés puissent s'y détendre lors de leur pause. Car avant tout, ce nouveau siège a été conçu pour le bien-être de ses occupants. "Nous avons mis l'accent sur l'utilisateur. C'est la nouvelle ère du tertiaire", glisse José Da Rocha. Un pari rendu possible grâce aux nombreuses trouvailles intégrées dans l'immeuble : "Il est le reflet de l'engagement de l'INPI", se félicite Thierry Morin, président du Conseil d'administration de l'INPI. D'ailleurs, plusieurs brevets ont été déposés lors de la construction dont un concernant la structure bois lego. Une manière logique pour l'Institut national de la propriété industrielle de boucler la boucle.
Siège de l'INPI
Le nouveau siège de l'INPI est situé à Courbevoie (Hauts-de-Seine). Il met en scène une façade avec des colombages.
Façade de côté
Le siège de l'INPI est ouvert depuis le 22 octobre 2012. Il a été inauguré ce 3 juillet en présence d'Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, et Fleur Pellerin, ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, de l'Innovation et de l'Economie numérique. A cette occasion, ils ont présenté leur stratégie pour la propriété intellectuelle lors de la signature du Contrat d'Objectifs et de Performance (COP) de l'Institut National de la Propriété Industrielle (INPI) pour la période 2013-2016.
Un siège à énergie positive
L'immeuble de bureaux a énormément misé sur ses équipements bioclimatiques : ventilation double flux, plafond rayonnant réversible, système de pompe chaleur, récupération des eaux de pluie. A cela s'ajoutent les 697 panneaux solaires monocristallins à très haut rendement installés sur la toiture.
Siège de l'INPI à la tombée de la nuit
Côté architecture, les colombages en bois visibles à travers les baies vitrées en façade incarnent l'identité du bâtiment.
Des colombages en façade
L'ensemble a été préfabriqué en usine, soit 125 méga-poutres et 400 caissons de plancher.
Des passerelles à l'intérieur
Au coeur du bâtiment, un jardin couvert d'un toit rétractable. Cette cour est surmontée de passerelles.
Vue sur les bureaux
Au total, ce sont 450 à 500 salariés qui profitent de ces nouveaux locaux. Auparavant, ils étaient répartis sur trois sites différents.
Jardin d'hiver
Le jardin situé au coeur du bâtiment accueille des orangers, des citronniers, des grenadiers, des hibiscus, des bananiers etc.
Couloir des locaux
Au sol, la surface est recouverte de Chilewich, un revêtement tissé en PVC.
Promoteur : Natekko
Maître d'œuvre : BITP
Architecte de conception : triptyque, Bidard & Raissi
Architectes d'exécution : DYArchitectes
Durée : 23 mois de construction
Surface : 12.500 m2 Shon et environ 18.000 m2 Shob
Coût de construction : 27 millions d'euros