Les Français saluent le rôle indispensable des HLM et aimeraient voir leur parc s'accroître, mais paradoxalement, ils leur attribuent une plus mauvaise image qu'auparavant. Voilà la situation que révèle la dernière édition du Baromètre d'image, réalisé par TNS-Sofres pour l'Union sociale pour l'Habitat (USH) et dévoilée jeudi 12 avril. Précisions.
C'est l'une des conclusions du baromètre d'image du logement social, réalisé par TNS Sofres pour l'Union sociale pour l'habitat et dévoilé le jeudi 12 avril : les Français donnent la priorité à la construction de logements sociaux bien avant l'accès à la propriété, et le développement de l'offre locative privée.
« En actionnant deux leviers : communication pédagogique et approche opérationnelle, nous contribuerons à faire en sorte que les Français ne voient pas les HLM comme un marqueur de leur déclassement mais comme une bouffée d'air pour relancer leur parcours », a signalé dans son discours Thierry Repentin, président de l'Union sociale pour l'habitat. Cette attente est formulée à l'attention des pouvoirs publics. Et d'ajouter : « 80% des Français estiment en 2012 qu'il n'y a pas assez de logements sociaux en France, et un Français sur deux considère qu'il n'y en a pas passez dans sa propre commune. On est donc loin des caricatures du Français égoïste qui veut bien des HLM… partout sauf à côté de chez lui ! »
Une image altérée
Selon le baromètre, l'image des HLM (habitation à loyer modéré) s'est effectivement altérée. A l'heure actuelle, 51 % des Français en ont une bonne perception, contre 58 % il y a un an. Une dégradation que nous explique Thierry Bert, directeur général de l'USH : «Dans un contexte de crise économique accrue, le logement social est perçu comme un marqueur de déclassement, qui rebute d'autant plus qu'il se révèle être de plus en plus de l'ordre du possible». Ainsi, deux Français sur cinq estiment qu'ils auront besoin un jour d'une HLM. Un sentiment particulièrement vif chez les 25-34 ans qui sont en fait 51% à le penser.
Dans la même idée : «51% pensent que le logement social sera une composante de l'avenir de leurs enfants, car ils pronostiquent un avenir plus difficile pour eux», souligne l'USH. Le fait que les HLM soient liées à une inquiétude sociale dans l'esprit des Français influe aussi sur la représentation qu'ils s'en font. Ainsi, 69% d'entre eux critiquent l'insonorisation de ces immeubles, 61% leur sécurité, 54% leur propreté et 53% leur qualité architecturale. « De plus, les mesures de l'organisme Qualibat sont formelles : le parc HLM consomme 30 % d'énergie et 50 % d'eau en moins que le parc privé, nous confie Thierry Bert. Et cela constitue aussi un problème d'image. »
Des procédés d'attribution d'opaques
Ce dernier point montre que les Français gardent « l'image des grands ensembles » et ne savent pas vraiment à quoi ressemble une HLM aujourd'hui, précise l'USH. En parallèle, 59% des Français critiquent les procédures d'attribution des logements sociaux. Une opinion qui progresse de dix points par rapport à l'an dernier. «Les gens ne comprennent pas pourquoi ils doivent attendre si longtemps un logement social, d'où l'impression d'une grande opacité», poursuit Thierry Bert. Pour rappel, on libère 450.000 logements par an et après on a plus de 100.000 logements pour lesquels on donne les clefs. A cela s'ajoutent 17. 000 logements en accession sociale à la propriété neufs, certifiés BBC chaque année. »
Une opinion qui risque malheureusement de perdurer étant donné le parcours du combattant pour acquérir une HLM...
L'étude réalisée par TNS Sofres pour l'Union sociale pour l'habitat a été effectuée par téléphone du 6 au 14 mars 2012 auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatif de l'ensemble de la population française âgée de 18 ans et plus selon la méthode des quotas et d'un sur-échantillon de 200 locataires d'HLM.