L'hôtel Wendel ressuscité en école élémentaire

 

Construit, en 1850, l'édifice abritait pendant un siècle et demi la dynastie des Wendel, une des familles les plus puissantes de France, propriétaire des aciéries lorraines de Wendel - qui a fait fortune dans la sidérurgie, puis s'est réorientée dans la finance, poursuit l'architecte. Il a ensuite accueilli une société d'assurances dans les années 1980. Et l'architecte de signaler : "Cet immeuble a ensuite été préempté en 2002 par la mairie du 9ème arrondissement de Paris et exploité par Emmaüs et différents services administratifs."

 

"Travailler dans le respect de l'existant"
Côté conception, les nouveaux bâtiments sont donc divisés en deux parties. D'un côté, quelques pièces interdites aux enfants et mises à la disposition des associations du quartier. Et une seconde partie, plus moderne, sert à l'accueil des enfants. "Si l'édifice n'est certes pas classé au titre des Monuments historiques, nous avons beaucoup collaboré avec la mairie de Paris pour conserver l'ambiance des lieux, signale François Gillard. Seule la commission du Vieux Paris doutait au préalable de la faisabilité du projet. C'est pourquoi nous leur avons bien expliqué qu'on travaillait dans le respect de l'existant."

 

Les salles historiques du premier étage ont donc été pensées pour les activités scolaires artistiques. Les cours d'initiation à l'art sont ainsi donnés dans le Grand Salon, au milieu des dorures de style Versailles, remarquablement exécutées par les artisans du 19ème siècle ; la Chambre de Madame, ornée de fresques de style 18ème siècle, est réservée à la lecture, et l'ancienne salle à manger, aux murs couverts de boiseries sculptées, sert de cadre à l'apprentissage de la musique.

 

"Dans les parties anciennes, le projet, à l'exception de quelques interventions qui s'affirment comme telles, est fait de toute une série de détails qui ne se voient pas, indique également François Gillard. Les miroirs sont par exemple des astuces pour garantir une meilleure circulation à l'intérieur des couloirs."

 

Des normes de sécurité draconiennes
Une transformation réussie ? "C'était justement un défi intéressant en 2007 lors de l'obtention du concours, rappelle le porteur du projet. En effet, dans cet esprit, tout l'art de la réhabilitation a consisté à y insérer des éléments répondant aux normes de sécurité draconiennes pour les établissements scolaires. Il a fallu ainsi répondre à cette problématique : comment relever le pari de sauvegarder l'architecture patrimoniale en répondant à de nouvelles fonctions et aux exigences contemporaines en termes de qualités d'usage et de développement durable ? En effet, les contenus des contraintes pour les enfants de cet âge sont particulièrement drastiques, à l'image de la hauteur des garde-corps." Les architectes du projet ont également respecté les normes environnementales, qui aboutissent pour l'ensemble du bâtiment - parties récentes et parties anciennes confondues - à une consommation globale de 70 kWh/m²/an.

 

Pour conclure, la restauration et restructuration de cette demeure, qui a coûté 8 millions d'euros, ne concerne pas seulement une école élémentaire mais aussi un équipement culturel ouvert à tous et qui a fait ses preuves, il y a deux ans dès l'ouverture de l'établissement, lors des Journées du Patrimoine. "Nous sommes parvenus sur cet exemple de reconversion à réaliser des choses que l'on ne peut forcément pas faire sur une construction neuve", conclut François Gillard. De quoi redonner prochainement naissance à de nombreux ouvrages particuliers en équipements publics ou privés.

 

 

Découvrez le diaporama dédié à la transformation de l'hôtel Wendel en école élémentaire à Paris dès la page 2