Celles-ci ont notamment dû faire face à une hausse des matériaux, à des demandes des salariés de plus en plus exigeantes en termes de rémunération et surtout à la réduction des délais de paiement. A ce sujet, Patrick Liébus a réaffirmé la prise de position dès le départ de la Capeb, ce qui a conduit à amoindrir les incidences sur l'activité des artisans, qui restent néanmoins touchés puisqu'aucune obligation n'est imposée aux clients finaux en la matière.

 

Enfin, s'il prévoit une baisse de l'activité de 3% pour l'année 2010, le Président parle d'une stabilisation de la baisse pour le neuf qui est en train de frémir et d'un ralentissement de la baisse qui peut se percevoir dans la rénovation. « Mais malgré tout, on ne peut pas parler d'une embellie, mais d'amorce », a déclaré Patrick Liébus. Pour soutenir l'activité en 2010, avant une éventuelle reprise l'an prochain, le Président a rappelé l'importance du dynamisme et de la diversification des métiers de l'artisanat, notamment vers les secteurs du développement durable (photovoltaïque, éolien…). Il a également insisté sur la pérennité des mesures gouvernementales et l'accompagnement de l'Etat en matière de logement.

 

Cependant, une des mesures phares de la pérennité de l'artisanat réside, selon lui, surtout dans le maintien de la TVA à 5.5% dans le bâtiment, qui si elle n'est à ce jour pas remise en cause, ne doit pas disparaître après l'échéance de fin 2010. « Nous ne comprendrions pas comment cette mesure qui a créé des emplois pourrait disparaître », a estimé Patrick Liébus, qui préfère anticiper sur le sujet. « Il faudra qu'on nous l'annonce très vite ! », a-t-il martelé. Si le Président déplore la perte de 15.000 emplois l'an dernier, il précise toutefois qu'en 2010, « il y a une volonté d'embaucher très marquée ».

 


Auto-entrepreneurs : « Il y aura de grandes déceptions »
Toujours campée sur ses positions, la Capeb continue de se battre pour que le bâtiment soit retiré du champ d'application du régime de l'auto-entrepreneur. Pour faire suite aux propos de Jean Arthuis, président de la commission des finances au Sénat, qui se dit aujourd'hui favorable à une limitation du statut d'auto-entrepreneur à 3 ans (lire article), Patrick Liébus a, pour sa part, proposé que « les auto-entrepreneurs qui ne déclarent pas d'activité pendant une année perdent leur statut. Les autres doivent être obligés de créer une entreprise au bout de la deuxième année ». L'amendement de M. Arthuis devait être débattu ce jeudi au Sénat dans le cadre de l'examen du projet de loi sur l'entrepreneur individuel à responsabilité limitée (EIRL), texte déjà voté par l'Assemblée nationale.

 

Pour rappel, la Capeb a indiqué que sur les 81.121 créations d'entreprise en 2009, 50.5% étaient des auto-entreprises. Parallèlement, le nombre de créations d'entreprises dites « classiques » chutaient de 28.5%. Mais, à ce jour, il n'est pas possible de faire de corrélation entre ces deux faits, a estimé la Confédération.

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