DIAPORAMA. Pour sa sixième édition, Monumenta a laissé carte blanche aux artistes d'origine russe Ilya et Emilia Kabakov. Ils ont pris possession de l'immense nef du Grand Palais à Paris en y installant une ville utopique de 1.500 m2. Baptisé "L'étrange cité", ce projet abrite huit grandes constructions dans lesquelles on trouve des objets, maquettes et peintures invitant à la réflexion sur la condition humaine. Découverte.
La ville utopique intéresse de nombreux artistes, chacun proposant sa propre vision et sa propre interprétation. Cette fois, ce sont les artistes d'origine russe Ilya et Emilia Kabakov qui ont décidé de nous livrer les leurs lors de la 6ème édition de Monumenta, qui se déroule du 10 mai au 22 juin sous la grande nef du Grand Palais à Paris.
Une vision très personnelle, tendre et surtout métaphysique. D'ailleurs, l'exposition n'emploie pas le terme "utopique", celui-ci a été abandonné au profit d'"étrange" jugé plus juste et plus adapté à l'événement, selon Emilia Kabakov : "L'Homme a essayé de réaliser le paradis sur terre. En vain. Alors peut-être vaut-il mieux rester dans le monde de l'art et de l'insaisissable ? Le mot "utopie" est souvent galvaudé, il nous est donc apparu plus pertinent de s'arrêter sur l'étrange", explique-t-elle. Et de l'étrange, l'exposition en propose tout au long du parcours, et ce dès l'accueil avec la gigantesque coupole musicale et ses 13 mètres de diamètre, ainsi que son ossature métallique de 18 tonnes colorée par 1.400 tubes fluorescents. Pour découvrir et accéder à la cité, il faut passer devant une porte dite mystérieuse, ressemblant à une ruine minimaliste. A l'intérieur de l'enceinte, on trouve cinq édifices dans un labyrinthe agrémenté de corridors. Le premier est un musée vide aux murs rouges invitant à la réflexion tout en écoutant un air de Bach. La salle "Manas" présente la maquette d'une ville céleste entourée de huit montagnes et vise à se poser et à s'éloigner de notre quotidien matérialiste. Ensuite, le centre de l'énergie cosmique met en scène des maquettes montrant des antennes destinées à capter des signes du cosmos. L'espace "Comment rencontrer un ange" touche à la spiritualité. Enfin, la réalisation appelée "Les portails" repose sur la symbolique de la porte, véritable voûte vers plusieurs mondes. Enfin, la chapelle blanche et la chapelle sombre clôturent l'exposition en dévoilant des peintures d'Ilya Kabakov. La première met en avant des œuvres sur le temps et la mémoire, et l'autre des tableaux récents.
Un projet différent des précédentes éditions
Au final, les artistes espèrent que "les visiteurs trouveront tous quelque chose qui résonne en eux". Pour cela, il devra, toutefois, faire un réel travail et notamment, prendre le temps d'observer et de regarder l'ensemble des éléments des différentes maisons. Car a contrario des deux dernières éditions de Monumenta, le Leviathan d'Anish Kapoor et les ombrelles multicolores de Daniel Buren, où l'accès aux œuvres était direct et percutant, pénétrer dans l'étrange cité des Kabakov demande quelques clés de compréhension et une volonté de se questionner. Pas toujours facile d'entrer dans cette ville utopique ! Pourtant, elle reste intrigante. Résultat : si ce cru 2014 n'est peut-être pas si monumental qu'on l'attendait, il est néanmoins expérimental !
La coupole
La coupole accueille les visiteurs et les invite à pénétrer dans l'enceinte de l'étrange cité.
Détail coupole
La coupole projette des variations de couleurs et de lumières vers une entrée que le public doit d'abord franchir.
Las Manas
La salle "Manas" présente la maquette d'une ville céleste entourée de huit montagnes et vise à se poser et à s'éloigner de la notre quotidien matérialiste.
Le centre de l'énergie cosmique
Le centre de l'énergie cosmique met en scène des maquettes montrant des antennes destinées à capter des signes du cosmos.
L'espace "Comment rencontrer un ange"
L'espace "Comment rencontrer un ange" touche à la spiritualité.
La chapelle sombre
Cette chapelle montre les peintures récentes de l'artiste Ilya Kabakov.
Les artistes Ilya et Emilia Kabakov
Ilya et Emilia Kabakov sont des artistes d'origine russe qui évoquent la vision du progrès, de la science et de l'évolution de l'Homme.
La cité
surface totale des constructions : 1 500 m²
chapelles intérieures (4 bâtiments) : 200 m² / longueur : 18 m / largeur : 12 m / hauteur : 7,20 m
le Musée vide : 180 m² / longueur = 18 m / largeur = 10 m / hauteur = 6,60 m
la Chapelle blanche : 280 m² / longueur = 24 m / largeur = 12 m / hauteur = 9,20 m
la Chapelle sombre : 200 m² / longueur = 21 m / largeur = 9 m / hauteur = 7,50 m
murs = 300 m / hauteur 5,50 m
matériaux nécessaires à la construction :
- 15 000 m² de panneaux de bois
- 600 m² de parquet
- 800 m² de moquette
- 12 km de calicots (bandes pour joints de plaques bois)
- 1,5 tonnes de peinture
- 1,5 tonnes d'enduit
- 17 tonnes de crépis
dimensions générales : longueur du dôme 15 m / hauteur totale 16,35 m / diamètre de l'ouverture 13,50 m / surface au sol : 145 m²
poids : 24 tonnes
ossature primaire métallique : 18 tonnes
éléments électriques et électroniques : 2,7 tonnes / 164 compartiments de lumière / 1 400 tubes fluorescents 4 couleurs (RVB + Blanc) / 6 km de câbles.