Le fabricant d'éoliennes danois Vestas a mis en service la turbine offshore la plus puissante au monde : la V164 développe 8 MW grâce à un rotor de 160 mètres de diamètre. La surface balayée par les pales est équivalente à celle de trois terrains de football.
Des chiffres à couper le souffle : une tour de 140 mètres de haut, des pales de 80 mètres de long, une puissance de 8 MW… L'éolienne V164 de Vestas est celle de tous les superlatifs. Mise en service à la fin du mois de janvier dans le centre d'essai d'Østerild, dans le nord-ouest du Danemark, la turbine est désormais la plus puissante du monde, toutes catégories confondues. Prévu pour être déployé en mer, le premier prototype a cependant été installé sur la terre ferme, afin de faciliter les tests et mesures.
Course au record
Selon le fabricant, le gigantisme de l'engin présenterait des avantages : "Nous prévoyons qu'elle réduira le coût de l'énergie pour nos clients", affirme le porte-parole Michael Zarin, "vous pouvez avoir moins de turbine pour la même quantité d'électricité (et) économiser une grosse partie du coût des choses comme les fondations, le câblage ou le poste électrique". Une logique que semblent suivre tous les fabricants d'éoliennes. Le français Areva propose déjà une turbine offshore de 6 MW, dont le rotor mesure 150 mètres de diamètre, tandis que l'allemand Enercon a développé depuis 2009 un modèle E126 dont la puissance unitaire atteint désormais 7,6 MW avec une nacelle perchée à 132 mètres de haut et un rotor de 126 mètres. Et les autres acteurs du secteur entendent bien riposter : le sud-coréen Samsung Heavy Industries a installé en Ecosse une machine de 7 MW en 2013, tandis qu'Areva et l'espagnol Gamesa souhaitent accélérer le développement d'une éolienne de 8 MW dans le cadre de leur co-entreprise.
Une seule de ces machines suffit à assurer l'équivalent de la consommation de 7.500 ménages européens pendant un an. Vestas et son partenaire Mitsubishi Heavy Industries espèrent produire la V164 en série en 2015.