En ce qui concerne l'éolien flottant, "la technologie est moins avancée ; il n'existe encore que quelques prototypes en Europe", poursuit le responsable de la filière des énergies marines au SER. "Il reste des étapes à franchir, comme la mise en place de fermes pilotes, avec plusieurs machines, afin de vérifier le caractère industriel de la solution". Un appel à projets en ce sens a été lancé récemment, et plusieurs dossiers ont été déposés, sans qu'on connaisse encore tous les acteurs impliqués. "L'objectif est de compléter la filière industrielle grâce à des perspectives de développement, et que les premiers projets commerciaux voient le jour avant 2025. Il faudrait donc que les appels d'offres, cette fois, soient lancés vers 2020", estime le spécialiste. De nombreuses sociétés françaises se sont lancées sur ce créneau prometteur, comme DCNS ou Ideol. "Nous plaçons beaucoup d'espoirs dans cette filière, mais il ne faut pas brûler les étapes", avertit Antoine Decout.
Le SEM-REV, premier site d'essais en mer des renouvelables, s'apprête d'ailleurs à recevoir les premières machines. Bertrand Alessandrini, directeur du développement à l'Ecole Centrale de Nantes, nous explique : "Depuis l'inauguration du SEM-REV, nous avons mis en place le hub de connexion, qui est une sorte de grosse multiprise marine destinée à tester jusqu'à trois prototypes simultanément". C'est une éolienne Floatgen d'Ideol qui sera la première à être installée. Son flotteur de béton sera construit par Bouygues TP à Saint-Nazaire, au cours de l'été 2016, puis elle sera remorquée et ancrée à 20 km au large des côtes, vers la fin de l'année ou au début de 2017. "C'est un premier projet emblématique en France, que cette première éolienne flottante entièrement européenne", annonce-t-il.
Autre technologie, qui pourrait rapidement être déployée, celle de l'énergie thermique des mers. "Elle est idéale pour la zone intertropicale, et donc pour les zones insulaires Outre-mer", explique Antoine Decout. Compétitive, cette solution présente un autre avantage, industriel celui-là : "DCNS est quasiment le seul sur le secteur". Une position d'avant-garde qui pourrait permettre au groupe de construction navale français de décrocher des marchés à l'export. "Nemo", un premier démonstrateur sera déployé prochainement à la Martinique. La machine servira de vitrine pour des clients internationaux, principalement des pays côtiers africains et des îles extrême-orientales.