Questions à Philippe Laurent, maire de Sceaux, président de la commission des finances de l'Association des maires de France (AMF).

Batiactu : Qu'attendez-vous des trois établissements bancaires choisis ?
Philippe Laurent :
C'est avant tout un 'one-shot', une solution sur le court terme qui devrait en principe voir le jour courant septembre, car ce montage financier complexe exige encore beaucoup d'heures de travail. Ensuite, j'attends que ces trois banques remplissent leurs missions, qu'elles placent des obligations sur les marchés les moins chers possibles. En revanche, ce projet ne sera pas suffisant pour régler la situation des collectivités locales. D'autant plus que cette opération concerne exclusivement les agglomérations de grande taille et ne règle pas le problème des petites…

 

C'est pourquoi nous misons sur la création de l'Agence de financement des collectivités locales qui doit avoir lieu. Reste à savoir, quelle sera la position du nouveau Gouvernement sur l'avenir de cette agence, notamment avec un calendrier aussi serré. En effet, si nous voulons qu'elle soit opérationnelle en 2013, elle doit être impérativement inscrite dans le projet de loi de Finances à l'automne prochain. Si ce n'était pas le cas, il y aurait une volonté politique de l'Etat d'étouffer les collectivités locales et d'en dégrader son image.

 

Batiactu : Les experts font planer la menace d'un resserrement du crédit ou « credit crunch » pour les collectivités locales. La réponse apportée par l'émission obligataire sera-t-elle à votre avis suffisante ?
Philippe Laurent :
Elle apportera un signal intéressant et elle constituera en principe un premier pas. Enfin, les collectivités locales françaises sont particulièrement bien vues par les établissements financiers à l'étranger. C'est plutôt bon signe…

 

Propos recueillis par Sébastien Chabas

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