En revanche, de son côté, Thierry Michel, responsable au groupe Loxam de la division Laho Tec, spécialiste de la location de treuils de levage, d'échafaudages et de coffrage, ne constate pas cette année une recrudescence de vols d'échafaudages ou de pièces métalliques sur les chantiers. Pour rappel, une variété d'échafaudages et d'échelles est proposée pour la construction en chantier : échafaudage roulant, non conducteur, en fibre, échelle transformable…
"Etant pour notre part spécialiste du matériel roulant, nous n'observons pas du tout d'augmentation de vol", nous confie Thierry Michel. L'échafaudage roulant n'est pas concerné par des 'pillages' car il faut le décrocher par le biais d'une grue sur un chantier ! Comme chez les loueurs, nous déléguons notre matériel à disposition des artisans ou des entreprises de TP, nous leur rappelons les consignes: le chantier doit être clos, la vidéo surveillance est également une bonne solution."
Et de conclure: " Nous louons effectivement des vidéos surveillance de chantier, ce qui représente forcément un budget important à l'année. Toutefois, cette somme - Ndlr: non communiquée- paraît négligeable par rapport aux pertes occasionnées."
Une mise au point s'impose
Au Syndicat français de l'échafaudage, du coffrage et de l'étaiement (SFECE-FFB), son président Michel Penin, dirigeant de la société Jalmat spécialisée en vente et location de matériels d'étaiement, de coffrage et de sécurité n'observe pas pour le moment de remontées de la part de ses 112 adhérents. "Le vol des échafaudages sur le chantier a profondément marqué les professionnels dans les années 1980 et aussi 2002 où l'on a recensé de nombreux dépôts de plaintes d'entreprises…, nous précise-t-il. Nous attendons notre prochain conseil d'administration, prévu le 6 décembre, pour savoir exactement quels professionnels de notre syndicat sont touchés par ce phénomène de société. Chez Jalmat, par exemple, nous n'avons pas enregistré ces mois-ci de vols sur nos chantiers."
Par ailleurs, le président du SFECE, nous rappelle qu'une enquête effectuée en 2007 par la Fédération Française du Bâtiment (FFB) pointait le constat général suivant : une entreprise sur deux a déjà été victime d'un vol significatif, représentant une perte d'au moins 10.000 € ; à fin 2008, le montant des vols dépassait 1 milliard d'euros (1% du CA de la profession). Les professionnels estiment que les vols ont augmenté de près de 50% ces dernières années. Ils les qualifient de "graves" et "handicapants" à 64%.
Les vols sur les chantiers représentent, en effet, une réalité alarmante à tous les stades des travaux, du gros œuvre au second œuvre. Toutefois, le secteur de l'échafaudage n'est pas particulièrement visé.