C'est l'une des plus grosses faillites en Autriche depuis 1945 : le numéro deux local du bâtiment, Alpine Bau GmbH (filiale du géant espagnol FCC) a déposé le bilan. La société, qui emploie 6.600 salariés, était en sursis depuis le mois de mars et l'annonce d'un profond plan de restructuration n'a pas été suffisante : le passif de près de 2,6 Mrds € était trop important dans un secteur malmené par la crise et les conditions météorologiques.
"Les efforts pour trouver un accord pour la restructuration du groupe Alpine ont, contrairement aux attentes et malgré un important soutien des partenaires financiers et des efforts intensifs du propriétaire, échoué et il y a donc été mis fin". Par ces quelques phrases, le communiqué de presse du numéro deux du BTP autrichien annonce la faillite de la société, détenue par FCC. Le groupe de construction avait enregistré une perte nette de 450 M€ en 2012 pour un chiffre d'affaires de 3,2 Mrds €, ce qui avait entraîné le lancement d'un vaste plan de restructuration. Le propriétaire espagnol FCC devait notamment injecter 250 M€, l'entreprise Alpine Bau se séparer de certaines filiales lucratives pour environ 200 M€ et les créanciers renoncer à 150 M€. Mais les dettes étaient trop importantes (2,56 Mrds €) et les cessions n'ont finalement pas eu lieu… Le dépôt de bilan serait "le résultat à la fois de retards dans les désinvestissements prévus par Alpine et la dégradation continue de la situation commerciale depuis le premier trimestre 2012", estime FCC dans un communiqué envoyé à l'AFP.
Car le groupe réalisait l'essentiel de son activité en Autriche, Allemagne, Pologne et Roumanie, des pays d'Europe centrale affectés à la fois par la conjoncture économique et par le long hiver. La firme autrichienne s'était fait une spécialité de la construction de stades, en réalisant successivement l'Allianz Arena de Munich, ou les enceintes polonaises de Varsovie, Cracovie, Gdansk et Poznan pour l'Euro 2012. Mais l'après-compétition avait sonné le glas du boom économique dans le pays. Les premiers touchés, outre les 6.600 employés d'Alpine Bau, seront les 8.500 fournisseurs et créanciers qui devraient être faiblement dédommagés. Le plan de redressement proposé par l'Union de protection des créanciers (KSV) prévoit en effet le paiement à hauteur de 20 % dans les deux années à venir. Le ministre du travail autrichien redoute la destruction de 2.000 emplois directs.