L'Agence de qualité construction (AQC) a fêté, ce jeudi 30 mai, ses 30 bougies. L'occasion pour les acteurs du secteur de se retrouver et d'échanger autour de la thématique de "L'analyse des risques de la construction", une des missions fondamentales de l'organisme.
La qualité des ouvrages est une des composantes de la durabilité économique, sociale et environnementale de la construction. Pour l'AQC, la clé réside en tout premier lieu dans la maîtrise des risques, en sachant comme les détecter et les identifier, en repérant et faisant remonter les alertes, et en définissant l'étendue et la gravité des problèmes. Les 15es rendez-vous Qualité Construction, qui étaient également l'occasion pour l'organisme de fêter ses 30 ans d'existence, se sont déroulés en présence de nombreux acteurs du secteur afin d'apporter des réponses à ces questions.
"L'AQC est unique en Europe et est devenue incontournable en France dans la construction", annonce fièrement Jacques Jessenne, le président de l'agence. "C'est un lieu de dialogue et de concertation, où s'élaborent dans le consensus, des conseils et des alertes". Car en effet, l'AQC a développé ces dernières années, en plus de sa mission d'information, de nombreux outils d'observation comme Sycodés (Système de collecte des désordres), le dispositif Alerte, le récent dispositif VigiRisques et le retour d'expériences BBC. "Nos systèmes d'observation sont enviés par la Commission européenne pour une meilleure connaissance des pathologies du bâtiment", poursuit Jacques Jessenne. "Nos fondations reposent sur Sycodés, une base de données irremplaçable !". Publié pour la huitième fois, le tableau de bord bénéficie de 31.000 nouvelles fiches, portant à 370.000 le nombre de désordres moyens (dont 234.000 sur travaux), entrant à 80 % des cas dans le cadre de l'assurance Dommages-ouvrage, principalement à l'issue de travaux neufs. "Et la création récente de VigiRisques nous permet d'avoir l'ambition de connaître les sinistres avant même qu'ils ne surviennent. Un système qui commence à faire ses preuves après un an d'existence", conclut le président de l'AQC.
La prévention des désordres, mission prioritaire
Une mission de prévention soulignée également par Marc Ducourneau, ex-directeur général de l'AQC (voir encadré) : "Le seul moyen de progresser est de faire remonter les informations à partir desquelles on peut prévenir les sinistres sériels". Car l'évaluation des risques est l'une des missions de l'AQC. Participant à une table ronde, Alain Maugard (Qualibat) a, quant à lui, plaidé pour encore plus de prévention : "Il est de la responsabilité des acteurs de la construction de prévenir les désordres en accroissant encore la qualité ! L'AQC doit agir pour diminuer les risques, en plus de faire remonter les problèmes". Un avis partagé par Patrick Liébus, président de la Capeb, qui met l'accent sur la formation : "Nous laissons faire n'importe quoi aux entreprises venues de l'extérieur qui se fichent pas mal de la garantie décennale, une spécificité bien française. Et ce sont nos artisans qui se retrouvent en première ligne pour essuyer les plâtres. C'est également vrai pour les auto-entrepreneurs qui ne sont pas assurés… Il faut absolument reconnaître la compétence de ceux qui font l'effort d'être formés !". Stéphane Pénet, directeur des assurances de biens et de responsabilité de la Fédération française des sociétés d'assurances, plaide lui aussi pour une reconnaissance européenne des qualifications afin de faciliter le travail des compagnies chargées de couvrir les risques de sinistres. L'AQC mettra donc un point d'honneur à placer ces priorités au cœur de la définition des objectifs de son prochain programme d'amélioration, en vue de sa future Convention quinquennale, pour la période 2015-2019.
Son parcours professionnel a été orienté vers le bâtiment depuis son passage à la Direction départementale de l'équipement de Haute-Savoie, lorsque Philippe Estingoy a pris la responsabilité de la cellule "Constructions publiques". Chargé de créer le groupe Méthodes au sein du CERTU (1993-1995), il a mis à profit son expérience opérationnelle pour formaliser méthodologies et recommandations afin de faire progresser les pratiques. Directeur de l'équipement de Saône-et-Loire à partir de 2001, il a suivi la réalisation de projets routiers et la mise en œuvre d'une politique de renouvellement urbain.
Nommé directeur de la DDE de la Loire en 2006, Philippe Estingoy transforme le service en direction interministérielle (Direction départementale des territoires) dont il assure la direction jusqu'à ce jour. En 2011, il s'est vu remettre les insignes de chevalier de l'Ordre du Mérite agricole.