Le nouveau Palais des sports de Rouen (Seine-Maritime) a ouvert ses portes au public, ce samedi 8 septembre, en présence de la ministre des Sports, Valérie Fourneyron, ancienne maire de la ville rouennaise jusqu'en juillet dernier. Découverte du parti pris architectural de Dominique Perrault.

Le sport collectif vient de trouver de nouvelles arènes en Normandie. Après l'inauguration, en juillet, du Stade Océane du Havre, le Palais des sports de Rouen inauguré ce samedi 8 septembre, est officiellement ouvert aux sportifs et au public. Ce véritable « chaudron » du sport, de près de 15.000 m², est susceptible d'accueillir jusqu'à 6.000 spectateurs. La Communauté de l'Agglomération Rouen, Elbeuf Austreberthe (CREA) programme ainsi d'accueillir des disciplines aussi diverses que le basket-ball, la gymnastique, les arts martiaux, le volley-ball ou encore le handball.

 

Dominique Perrault
Dominique Perrault © Dominique Perrault. - S.C. Batiactu
« Vitalité et dynamisme »
Imaginé par l'architecte Dominique Perrault, auteur de réalisations de grande envergure depuis les années 1990 à l'image de la Bibliothèque nationale de France (BNF) à Paris, du vélodrome et de la piscine olympique à Berlin, ou de la tour Fukoku à Osaka, ce Palais des sports se « veut ouvert, avec sa façade vitrée en contre-plongée, et inspire vitalité et dynamisme ». Et à Dominique Perrault de nous confier ce vendredi 7 septembre à la veille de l'inauguration : « Cette fois-fois ci, un travail de douceur a été réalisé sur ce complexe sportif, et nous venons épouser cette topographie naturelle, l'accompagner par moment pour créer la place centrale de ce futur quartier. C'est donc une grande fenêtre qui s'ouvre sur la ville et la Seine. » L'espace conçu par les deux topographies, du sol (stalagmite) et du toit (stalactite)ressemble d'après l'architecte à « un stade et ses gradins. »

 

En effet, le Palais des sports est situé dans les quartiers ouest de Rouen, à proximité de la Seine, qui sont le cadre d'une profonde mutation urbaine. « Et dans cette ancienne zone portuaire et industrielle, sont apparus en moins d'une décennie, le centre commercial des Docks-76 - où devait être construit initialement le palais des sports -, la ZAC de la Luciline (logements, commerces et bureaux), une tour de bureaux, l'aménagement des quais de Seine au pied du pont Gustave Flaubert », rappelle le ministre des Affaires Etrangères, Laurent Fabius, président de la CREA jusqu'en juin dernier. Et d'insister : « Nous n'avons pas seulement construit un Palais des sports, mais également le cœur de l'agglomération rouennaise, en bord de Seine et un quartier en devenir. »

 

Le grand Rouen et la Région Haute-Normandie se dotent ainsi d'un équipement de grande taille susceptible d'accueillir des compétitions internationales de sport en salle, ont défendu ses promoteurs. « Au quotidien, ce seront les deux principaux clubs de basket (SPO Rouen) et de volley-ball (ALMC - Amicale Laïque Maromme Canteleu) qui évoluent en championnat professionnel masculin, qui utiliseront le Kindarena pour leur rencontres à domicile », ajoute Frédéric Sanchez, président de la CREA.

 

Et l'architecte revendique de son côté la filiation avec son emblématique bâtiment parisien, la bibliothèque de Paris attaché, dit-il, à « construire des lieux qui ne soient pas exclus de la ville et de son tissu urbain, un liant sans grille. Ainsi, c'est un bâtiment public qui va au-delà de son strict usage.»

Découvrez la suite de l'article en page 2 et le diaporama.


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« Une pyramide inversée »

Kindarena
Kindarena © Georges Fessy -Kindarena
L'infrastructure fonctionne tout d'abord à l'angle Sud-est comme une « pyramide » sur laquelle viendrait se poser une « pyramide inversée » une structure à deux bases sans sommet. « A la minéralité des emmarchements succède la transparence d'un rideau de verre ceinturant le centre du Kindarena », ajoute Dominique Perrault. Au centre de l'antre rouennais, les deux terrains de sports sont tenus par les gradins, créant ainsi deux arènes. Et la coupe générale fait apparaître des espaces creusés dans ce socle, en périphérie desquels s'organise l'ensemble des fonctions techniques du complexe sportif.

 

Autre élément majeur ? « Avec cet inox polymiroir, la toiture donne l'impression qu'elle flotte et se retrouve en apesanteur, ce qui donne également à l'équipement sportif cet effet de douceur», poursuit l'architecte.

 

Enfin, le parti environnemental est clairement mis en avant, pour la conception du bâtiment comme pour son bilan énergétique bénéficiant du label THPE : une toiture en photovoltaïque de 4.000 m2 assure l'équivalent de trois-quarts des besoins électriques (revendus à EDF).

 

Un « joli » coup de pub pour Ferrero
Toutefois, impossible d'évoquer cette infrastructure dénommée Kindarena sans mentionner le principe de « naming », voulu par Laurent Fabius lorsqu'il était président de la CREA et la société Ferrero, dont le siège France est basé tout proche de Rouen, à Mont-Saint-Aignan. En échange de 500.000 € par an pendant dix ans, soit 5 M€, la société agroalimentaire italienne a pu rebaptiser le lieu du nom de l'une de ses marques et elle y vendra ses produits en exclusivité.

 

«La cohabitation avec la société Ferrero conclue dans un temps record - signature de l'accord en novembre 2011- s'est finalement bien passée car il ne fallait pas que le bâtiment soit dénaturé. Nous avons donc choisi des lieux stratégiques et des éléments discrets pour intégrer l'identité de la marque sur le garde-corps, le tube ou bien sur les sièges dans la salle de sports », conclut l'équipe de Dominique Perrault.

 

Fiche technique
Kindarena, rue de Lillebonne, Rouen (Seine-Maritime)
Maîtrise d'œuvre :
Dominique Perrault Architecture, Paris
Bureaux d'études : Kephren Ingénierie (structures), Alto Ingénierie (fluides), RPO (économiste), Jean-Paul Lamoureux (acoustique et éclairage).
Superficie actuelle : 34.000 m²
Surface : 17.000 m² SHON
Surface du parvis : 11.000 m² (hors voirie)
Espace planté : 1.600 m²
Début des études d'exécution : 2006
Début des travaux : 2010
Achèvement : septembre 2012-09-10
Les deux salles de sport ont une capacité d'accueil maximale de 6.000 et 1.100 personnes.
Salle de sport principale : 4.400 m² (2.282 m² pour la salle et 2.147 m² pour les gradins fixes)
Annexe à la salle de sport : 1.700 m²
Réception et salle de presse : 2.800 m²
Services : 470 m²
Installations techniques : 1.400 m² (maintenance et stock).
Parking : 1.000 m²
Budget d'investissement : 52 ,4 M€ HT (CREA : 34 ,5 M€, Région Haute-Normandie : 11 M€, Seine-Maritime : 7 M€) et soutien de l'ADEME avec les crédits du CNDS et du plan de relance FNADT.

 

Découvrez dès la page 3 le diaporama dédié au Kindarena.

L'intérieur du Palais des sports

Kindarena
Kindarena © S.C.Batiactu
Une capacité de 4.500 à 6.000 places assises (modulables).

Un bâtiment THPE

Kindarena
Kindarena © S.C.Batiactu
Un bâtiment labellisé Très haute performance énergétique (THPE).

Les gradins

Kindarena
Kindarena © S.C.Batiactu
Les gradins de la salle principale.

Le parquet de la salle principale

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Kindarena © S.C.Batiactu
Le parquet de la salle principale homologué pour des compétitions de niveau national et international notamment en basket-ball, volley-ball, handball.

Une salle secondaire

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Kindarena © S.C.Batiactu
La salle secondaire, d'une capacité de 1.000 places, accueillera régulièrement les entraînements, les clubs résidents, mais aussi des disciplines telles que l'escrime, les arts martiaux, la danse sportive.

Le salon Jacques Anquetil

Kindarena
Kindarena © S.C.Batiactu
Une grande salle de réception en hommage au cycliste rouennais Jacques Anquetil.

La salle de réception

Kindarena
Kindarena © S.C.Batiactu
La salle de réception.

L'intérieur de l'accueil

Kindarena
Kindarena © S.C.Batiactu
L'intérieur de l'espace d'accueil.

L'extérieur de la porte d'entrée

Kindarena
Kindarena © S.C.Batiactu
L'entrée du Kindarena.