Le tribunal d'instance, saisi en référé par Axa, a ordonné aux squatteurs de Jeudi noir de quitter le bâtiment de l'avenue Matignon, à Paris, qu'ils occupent depuis près de deux mois.

Alors qu'ils occupent depuis fin décembre un immeuble vide de l'avenue Matignon, proche de l'Elysée à Paris, les militants du collectif Jeudi noir attendaient mardi soir l'intervention de la police pour les déloger. Le tribunal d'instance du VIIIe arrondissement de Paris, saisi en référé par Axa, a en effet ordonné dans la journée leur «expulsion immédiate et sans délai», estimant que leur présence dans le bâtiment constituait un «trouble manifestement illicite». Dès lors, l'assureur peut demander le recours à la force publique.

 

Une trentaine de personnes sans logement (étudiants, chômeurs, jeunes travailleurs précaires) s'est installée dans ce bâtiment, situé dans un quartier chic en plein centre de la capitale, à la fin de l'année. Axa, propriétaire des lieux, explique depuis le début que pour des raisons d'hygiène et de sécurité, il ne peut laisser des personnes habiter dans cet immeuble de bureaux qui «n'est pas conforme aux exigences requises pour des locaux à usage d'habitation». L'assureur a même déclaré avoir fait «des propositions précises de relogement, dans de vrais locaux d'habitation» sans avoir eu de retour, mais Jeudi noir dément avoir reçu ces propositions.

 

Mardi, après l'annonce du verdict, des membres du collectif ont assuré qu'ils ne quitteraient pas volontairement les lieux. «On ne se laissera pas faire, on prépare notre défense», a affirmé à la sortie du tribunal Margaux Leduc, porte-parole de Jeudi noir, indignée qu'Axa ait «obtenu l'expulsion de jeunes précaires au cœur de l'hiver».

actionclactionfp