Le tribunal administratif de Paris a annulé, vendredi 1er mars, la délibération de la Ville de Paris du 11 juillet 2011 portant sur la modernisation du complexe de tennis de Roland-Garros. Trois associations avaient, en effet, engagé un recours devant la justice contre cette délibération qui autorise la Fédération française de tennis (FFT) à étendre le site du tournoi sur les jardins des serres d'Auteuil, en partie classées et propriétés de la Ville. La mairie de Paris fait appel de ce jugement. Réactions.

La Ville de Paris et la Fédération française de Tennis (FFT) se heurtent bien à un nouvel obstacle juridique. De ce fait, le projet d'extension du complexe de tennis de Roland-Garros dans le 16ème arrondissement de Paris - voulu par Bertrand Delanoë pour éviter une délocalisation du tournoi en région Ile-de-France - est pour le moment stoppé par la justice.

 

Le tribunal administratif de Paris a ce vendredi 1er mars 2013 donné deux mois à la Ville de Paris pour résilier la convention signée avec la FFT en juillet 2011. La convention est selon la justice "illégale aux motifs que l'information des conseillers de Paris lors du vote de la délibération n'avait pas été suffisante et que le taux de redevance versé à la ville de Paris en application de la convention était manifestement trop faible au regard des avantages de toute nature."

 

Paris reste déterminée
Pour rappel, le rapporteur public avait en décembre 2012, puis le 11 février dernier jugé la convention illégale. La Ville de Paris prend ainsi acte de cette décision tout en contestant ces motifs d'annulation. "Elle fera appel de ce jugement et en demandera le sursis à exécution", affirme-t-elle dans un communiqué publié vendredi soir. Et d'ajouter : "La ville est déterminée à faire aboutir ce beau projet pour Paris et va se rapprocher sans délai de la FFT pour convenir ensemble de la meilleure façon de le poursuivre, dans le respect du site."

 

Classique de l'urbanisme, le projet de Roland-Garros - pour passer de 8,6 à 13,5 hectares - se heurter depuis son lancement en février 2011, à la fronde de trois associations de riverains, soit deux locales et une environnementale, France nature Environnement. Elles contestent principalement la construction d'un court de 4.950 places dans les serres botaniques d'Auteuil.

 

En parallèle, la facture du projet s'est alourdie, passant de 273 millions d'euros initialement à 340 millions d'euros, et le calendrier des travaux est aujourd'hui loin d'être respecté. Prévu pour le tournoi 2016, le stade ne serait pas achevé avant 2018, nous expliquait ces temps-ci, une source proche du dossier. Il y a trois semaines, Jean-Rémy Maillard, adjoint au directeur travaux et maintenance de la FFT, nous réaffirmait sa confiance avant cette audience et soulignait l'importance du projet: "Nous ne touchons pas aux serres historiques, justement nous avons bien expliqué au cours des rencontres de concertation auprès des associations locales que nous sommes vigilants sur ce point."

 

"Un coup d'arrêt"
Contacté vendredi 1er mars par Batiactu, Jean-Rémy Maillard ne cache pas son immense déception : "Cette décision de justice est un coup d'arrêt. Nous devons en interne la digérer et réagir très vite. Notre service juridique travaille d'ores et déjà sur le terrain. En revanche, nous continuons à travailler en interne sur ce grand projet." Un tournoi, ce n'est pas qu'un court. C'est un ensemble, nous avait-il rappelé lors d'une récente visite sur le site.

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