LOGEMENT. Alors que le rapport "Louer en confiance" du député Mickaël Nogal est en cours de discussion à l'Assemblée nationale quant à sa traduction en mesures ou en loi, le ministre du Logement Julien Denormandie dit y voir l'occasion de "repositionner" le rôle des agences immobilières pour "réconcilier" locataires et propriétaires.
C'est la nouvelle antienne de Julien Denormandie, "réconcilier" les propriétaires et les locataires. Depuis le début de l'été, le ministre a multiplié tribunes et vidéos sur les réseaux sociaux pour promouvoir des dispositifs comme la garantie Visale ou la récente plateforme d'information Facil'Habitat.
Missionné sur ce sujet, le député toulousain Mickaël Nogal avait rendu en juin son rapport "Louer en confiance" qui préconisait pêle-mêle la consignation des dépôts de garantie, une grille de vétusté unique, et le transfert du risque des loyers impayés aux agences immobilières comme mesure phare.
"C'est une intuition, de me dire que (…) si un propriétaire craint de louer à un individu, le fait de louer à une agence immobilière dont c'est le métier, qui a une notoriété, pourrait faire retrouver cette confiance", relatait le 29 août le ministre du Logement au micro de Radio Immo.
"Ministre de la rénovation"
Si l'émanation concrète du rapport Nogal relève de "la tambouille technique", Julien Denormandie dit vouloir "aller plus loin dans le repositionnement des agences immobilières pour leur donner un plus grand rôle d'acteurs de confiance entre locataires et propriétaires".
En s'appuyant sur les professionnels de l'immobilier, "qui arrivent à recouvrer beaucoup plus facilement les impayés de loyer", l'Etat entend ainsi toucher ces propriétaires qui auraient cessé toute gestion locative, "à partir d'un présupposé que le propriétaire est un nanti et que le locataire a comme principal jeu de s'amuser à mettre le feu dans le salon du propriétaire, ce qui est totalement faux".
Il a par ailleurs indiqué qu'il était de son "devoir" d'agir auprès "des propriétaires qui ne peuvent mettre leur logement en location car ils n'ont pas suffisamment de moyens pour faire des travaux". Une manière d'appuyer à nouveau le soutien de l'Etat pour l'optimisation du bâti existant, après les déclarations ministérielles assumant la chute des ventes de maisons individuelles.
A ce titre, Julien Denormandie a rappelé sur le plateau de Radio Immo sa volonté d'incarner "le ministre de la rénovation": "je n'interdis pas, mais je n'incite pas à la construction, toujours sans fin, de pavillons neufs, de maisons individuelles avec l'hypermarché qui arrive en suite et la dévitalisation pour mettre la concentration d'argent public dans la rénovation".