Le remplacement du système de chauffage peut recéler des pièges au moment de la mise en étanchéité de l'habitat. Lors du changement d'une cheminée, alimentée en air comburant par des entrées non contrôlées d'un bâti ancien, par un appareil plus efficace dans une maison rendue étanche, le risque est important d'entraîner des intoxications au monoxyde de carbone. Il est donc crucial de s'assurer que le nouvel appareil de combustion dispose bien d'une amenée d'air externe dédiée et qu'elle soit étanche, comme c'est le cas dans une des maisons du programme JRBBC.

 

 

La question des caissons de volets roulants est également mise en avant dans le rapport. Ces derniers doivent être "pris" dans l'isolant, avec des retours sur et sous le caisson. Une mise en œuvre qui permet d'éviter les ponts thermiques et les risques de condensation ultérieurs sur des points froids. Cette continuité d'isolation est également mentionnée dans le cas de la destruction d'un escalier extérieur en béton, remplacé par une structure métallique équivalente : "Le remplacement par un élément rapporté permet l'ITE qui rompt le pont thermique important, donc le point froid associé, sur une grande surface". Cette solution nécessite cependant le déploiement de gros moyens.

 

L'autocontrôle et le "carnet de croquis" à généraliser ?

 

 

Dernier exemple à suivre, celui du "carnet de détails aux interfaces", enrichi par les croquis du maître d'œuvre pour tous les points singuliers. Une démarche utile, en amont, qui permet d'avoir une trace écrite des préconisations pouvant être mise à disposition des intervenants afin qu'ils appréhendent mieux les moyens de traitement. "Cette bonne pratique doit être effectuée en s'assurant de la réalité de l'état existant", soulignent les experts du programme JRBBC, qui poursuivent : "Il demeure nécessaire de vérifier la bonne exécution du traitement sur chantier. Ainsi, la démarche d'anticipation s'adapte à la réalité des ouvrages". L'adoption du BIM devrait, normalement, permettre à tous les participants d'un projet d'accéder à des schémas techniques équivalents à ce carnet de détails. La pratique de l'autocontrôle du chantier, en pratiquant des tests d'étanchéité à l'air permet également d'éliminer les fuites avant la fermeture des cloisons. Là encore, la démarche élimine un risque de surcoût et de malfaçon. Des bonnes pratiques qui découlent, la plupart du temps, "de la supervision du chantier par un interlocuteur ou un groupement ayant des connaissances de différents domaines (sanitaire, bâtiment, thermique, aéraulique)".

 

Une conclusion s'impose aux spécialistes : aucune pathologie spécifique aux bâtiments performants n'a été constatée. "En revanche, compte tenu des techniques mises en œuvre, il arrive souvent que les pathologies traditionnelles soient accentuées. Ainsi, un soin tout particulier doit être apporté à la conception et à la mise en œuvre de ce type de projet", concluent-ils. La formation de tous les professionnels à mieux se coordonner et à dialoguer entre eux serait un grand pas vers la qualité, autorisant l'atteinte d'une certaine performance.

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