ARBITRAGES. Les Jeux Olympiques (JO) qui doivent se tenir à Paris en 2024 suscitent certes l'enthousiasme des amateurs de sport mais aussi la défiance de spécialistes et d'organismes qui dénoncent un très probable gaspillage financier. Des arbitrages seraient en cours pour tenter de baisser la facture finale.

L'Inspection générale des finances, ou IGF, a publié en mars dernier un rapport relatif à l'organisation des JO de 2024 dans Paris et d'autres communes d'Ile-de-France, avec un focus sur l'impact financier des installations sportives. Car on le sait, les budgets établis par les villes organisatrices sont rarement tenus, et même souvent largement dépassés. La capitale française, pour mémoire, table sur une facture globale de 6,8 milliards d'euros. Le rapport de l'IGF, lui, est bien moins optimiste, en pointant de probables coûts supplémentaires estimés à 500 millions d'euros. Par conséquent, les acteurs du dossier réfléchissent à des arbitrages : l'IGF aurait ainsi plusieurs ajustements à proposer, selon des informations des Echos et du Parisien.

 

D'autres scénarios financiers envisagés

 

Tout d'abord, la piscine de Saint-Denis, dont le coût final est estimé à 260 millions d'euros (soit quasiment 130 millions de plus que le comptage initial), se verrait proposer un autre scénario : elle pourrait devenir semi-démontable. Autrement dit, l'infrastructure serait retirée une fois les JO terminés, pour être éventuellement utilisée ailleurs, à l'instar des tribunes. Le coût de la piscine ne serait en outre plus à la charge de la Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques, dont 50% du capital est public) mais à celle du Cojo (Comité d'organisation des jeux olympiques, une structure dépendant directement du Comité international olympique). De même, l'épreuve de water-polo serait transférée du stade Marville de la Courneuve à Saint-Denis, qui ne pourra compter que sur une seule piscine avec un bassin de 50 m.

 

 

Baisse des coûts et mutualisation des moyens

 

Les "villages" devraient aussi être impactés par la baisse des coûts et la mutualisation des moyens invoquées par l'IGF. Dans les faits, le village médias à Dugny-Le Bourget pourrait voir sa capacité diminuer de 1.500 logements à 1.300, tandis que le village olympique (étalé sur Saint-Ouen, Saint-Denis et l'Ile-Saint-Denis) risque d'avoir une configuration modifiée, puisque certaines négociations de parcelles foncières semblent complexes et difficiles à mener à terme. Pour le reste, le Parisien croit également savoir que le déménagement du lycée de Saint-Ouen n'aurait finalement pas lieu, mais qu'en revanche l'enfouissement des lignes à haute-tension ainsi que la construction du mur antibruit autour du village olympique resteraient d'actualité. Et au bout du compte, le Cojo ne fera pas bâtir ses locaux sur l'ancien terrain Total qui devait être dépollué pour l'occasion. Dernier sujet concerné : la Seine-Saint-Denis perdrait l'un de ses sites de compétition en raison de coûts d'expropriation trop élevés, ce qui chamboulerait les lieux arrêtés pour différentes épreuves, comme le badminton ou le volley. Sachant que d'autres changements sont encore susceptibles d'intervenir dans les mois qui viennent.

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