La Fédération Française de Tennis et l'éditeur de logiciels Abvent ont lancé en février dernier un concours à destination des étudiants des écoles d'architecture. Ces derniers, individuellement ou par deux, devaient ré-inventer une partie du stade Roland-Garros en imaginant un nouvel espace dédié à la rencontre et à l'échange. Découvrez les projets lauréats.
Avec la fin des Internationaux de tennis de Roland Garros, le stade pourrait commencer dans quelques temps son lifting. Un projet dont le but est de rivaliser avec les autres grands tournois du Grand Shelem d'ici à 2016.
Si le projet d'agrandissement est connu, la Fédération française de Tennis et l'éditeur de logiciels Abvent ont décidé de poursuivre l'émulation autour de celui-ci en lançant un concours pour les étudiants des écoles françaises, inscrits en licence, master ou HMONP (Habilitation à la maîtrise d'œuvre en son nom propre) : le concours Pleine Ligne 2012. Ce dernier vise à concevoir virtuellement un nouvel espace dédié à la rencontre et à l'échange, ouvert à tous, pendant la durée du tournoi mais également le reste de l'année. La zone concernée est le Musée de la FFT et la zone historique nommée «Galerie Roland-Garros».
Le jury de 10 personnes, présidé par Jean Gachassin (président de la FFT), a distingué cinq projets qui ont été exposés durant la compétition. Les gagnants ont reçu des prix allant de 3.600 à 27.000 euros ainsi que des places pour le tournoi et des vélos Peugeot.
Découvrez les projets lauréats en pages suivantes
1er prix
LA GRANDE PLACE DES MOUSQUETAIRES Clémentine Debaere & Roxane Monthiers - ENSA de Versailles
Ce projet aborde avec force et délicatesse une double problématique : l'adaptation du site à l'extrême affluence passagère et la mise en valeur d'un espace à vivre tout au long de l'année.
La mythique Place des Mousquetaires, le Musée et la Maison du jardinier, trois lieux emblématiques, servent d'argument à une recomposition claire et lisible autour d'un axe, d'une grande verrière et d'un «plug» regroupant les fonctions de fréquentation (restaurant, smash-corner, mini-tennis, accès musée).
Le long parvis en pente douce emporte de la Place au musée et prend force d'une nouvelle théâtralité, articulée sur la porosité lumineuse des parois de verre. Ces transparences découvertes autour des objets fonctionnels viennent révéler les richesses enfouies du musée, émergeant timidement, comme un iceberg aux masses invisibles.
1er prix
LA GRANDE PLACE DES MOUSQUETAIRES Clémentine Debaere & Roxane Monthiers - ENSA de Versailles
2ème prix
ARÈNE-A Laurent Beauvillain de Montreuil & Georgi Dib - ENSA Paris-Val-de-Seine
La démolition projetée du court n°1 constitue une opportunité d'enracinement pour une nouvelle monumentalité symbolique, avec la création d'un objet architectural érigé à coté de l'emprise de ce court dont il rappelle la trace circulaire. Tracée sur l'axe est/ouest, cette construction à la géométrie affirmée apporte une double desserte, accroissant la fluidité d'occupations à densité variable, et propose un parcours en boucle, éclairé par une lumière zénithale diffuse. L'originalité du projet réside dans ce parti, sans concession, de rationalisation des équipements abrités, tout en proposant une image fortement lisible avec une façade «pixélisée» réfléchissant les gradins et évoquant les mailles du filet de tennis, pouvant se transformer en écran de retransmission des rencontres.
2ème prix
ARÈNE-A Laurent Beauvillain de Montreuil & Georgi Dib - ENSA Paris-Val-de-Seine
3ème prix
TI(M)E-BREAK Camille Pallot & Baptiste Mallet - ENSA de Montpellier
En réponse à l'émiettement organique des différents lieux éparpillés sur le site, ce projet tente un parti d'unification par un recouvrement complet jouant sur la matérialité du bois et du verre, sur la variation de planéités et la centralité d'un lieu de convergence. Une nappe topographique posée sur le site parfois se relève, parfois s'abaisse. Reflet de l'imaginaire de la tribune, elle permet de s'élever, de dominer, de voir, d'admirer… L'entrée du site redéfinie, est marquée d'une allée en verre sérigraphié à l'effigie des plus grands tennismen. Tirant profit d'une image en continue, les pans obliques renforcent la représentation métaphorique de l'espace ludique des courts en rassemblant les parcours vers une scène, ouverte sur le restaurant et la topographie, qui en articule le plan.
3ème prix
TI(M)E-BREAK Camille Pallot & Baptiste Mallet - ENSA de Montpellier
4ème prix
REDÉCOUVRIR ROLAND-GARROS Nicolas Maugery - ENSA Paris-Malaquais
Sans doute, marqué par la proximité de la nature environnant Roland-Garros, ce projet place les deux pavillons historiques sur un socle de terre, enfouissant les équipements construits. La discrétion architecturale se renforce par l'entrevue d'une faille déchirant l'ondulation verte et servant de cheminement glabre vers un patio d'accès sous-terrain, menant au sous-sol : une interface entre le monde du musée et celui, bouillonnant, des allées de Roland-Garros. Le site est doté d'un magasin spécialisé Tennis, voué à devenir la référence du tennis à Paris. Tous les ingrédients d'une construction thermiquement sobre sont appelés pour justifier l'hibernation du site en dehors des périodes de tournoi. Ce retrait du bâti autorise le redimensionnement des allées et la simplicité de lecture des visiteurs pour en assurer le transit rapide et efficace.
4ème prix
REDÉCOUVRIR ROLAND-GARROS Nicolas Maugery - ENSA Paris-Malaquais
5ème prix
ORGANISMIQUE EXPÉRIENCE William Schneiderlin & Nicolas Muller - ENSA de Strasbourg
Ce projet a peu à voir avec l'architecture et beaucoup à dire sur le geste et l'espace. Affirmant le dispositif comme artifice du
lieu, la dilution de la géométrie dans une fluidité absolue laisse entrer l'image comme suffisant à penser le monde. Quand le musée remonte et devient poreux, quand les tribunes sont reliées pour voir trois matchs à la fois, les espaces se replient sur eux-mêmes, le vide tisse l'espace, le fluide émancipe et la dynamique des corps en marche dessine la liberté de l'espace. Le cabanon du jardinier qui appartient à la mémoire collective, est préservé et magnifié ; il est au coeur du dispositif et en est le repère. Ce projet est d'une extrême perversité pour la raison constructive mais d'une forte nécessité pour sa contribution au rêve et, déraison garder, quand la fonction détruit l'organe.
lieu, la dilution de la géométrie dans une fluidité absolue laisse entrer l'image comme suffisant à penser le monde. Quand le musée remonte et devient poreux, quand les tribunes sont reliées pour voir trois matchs à la fois, les espaces se replient sur eux-mêmes, le vide tisse l'espace, le fluide émancipe et la dynamique des corps en marche dessine la liberté de l'espace. Le cabanon du jardinier qui appartient à la mémoire collective, est préservé et magnifié ; il est au coeur du dispositif et en est le repère. Ce projet est d'une extrême perversité pour la raison constructive mais d'une forte nécessité pour sa contribution au rêve et, déraison garder, quand la fonction détruit l'organe.