La Maison de l'architecture en Ile-de-France présente, en avant-première, les projets du Festival des Architectures Vives qui seront réalisés en juin 2006. Ces expériences spatiales et artistiques éphémères ont pour objectif le piratage humoristique des Magasins Généraux à Paris.
Des maquettes d'architectures et des planches de dessins installées sur des chariots de supermarché. Le ton de l'exposition «Pop-up City» est donné. Jusqu'au 28 février, les visiteurs de la Maison de l'architecture en Ile-de-France devront faire preuve d'humour et de mobilité face aux projets plutôt débridés d'une jeune génération d'architectes (25-35 ans) ne se prenant pas au sérieux.
Les dix-neuf projets exposés seront réalisés dans le cadre du Festival des Architectures Vives, du 8 au 11 juin 2006 à Paris. Ce festival est organisé pour la seconde fois par l'association «A-Pack», qui regroupe les agences d'architecture «Air» et «RH+». Pour l'un de ses concepteurs, Olivier Leclercq, l'objectif est de «détourner en s'amusant le site des Magasins Généraux, futur institut français du design, dans le 13ème arrondissement». Chaque candidat bénéficie d'une parcelle et d'un budget de 6.000 euros.
«Fenêtre pirate qui laisse une impression tenace»
Pour partir à l'assaut de ce site, un thème : «Pop-up City». Olivier Leclercq en précise l'objet : «Dans le lexique numérique, le pop-up est une fenêtre pirate qui s'ouvre de façon intempestive et inopinée lors de la navigation sur Internet, et qui laisse une impression tenace. Répliqué dans le contexte urbain, le pop-up architectural ne surgit pas de nulle part, il se greffe sur une structure existante, se glisse entre les trames et perturbe une lecture linéaire du site. C'est un para-site en somme, toujours malin car étroitement contextualisé, obéissant à une stratégie qui lui est propre, une stratégie de divertissement ou de diversion, de détournement ou de subversion.»
Les tendances des projets
Sur ce terrain de jeu éphémère, Alix Héaume, architecte de l'agence «RH+», dénombre quatre tendances. La première se distingue en une «famille architecturale qui travaille le bâtiment dans le site» ; la seconde «se réfère aux arts plastiques» ; la troisième soutient une «attitude sociologique où le site crée des situations polymorphes» ; enfin la quatrième joue la carte de la «performance où les projets induisent plusieurs mises en situations». «Avec ces micro-architectures, nous souhaitons sensibiliser le public le plus large, habitant, riverain, citadin et citoyen en général», souligne Alix Héaume.
Quelques exemples
- Paris Beach par Frédéric Chartier et Pascale Dalix.
«Un palmier géant, de couleur rose fluo et dont les racines sont enchevêtrés dans la dalle des Magasins Généraux s'élève dans le ciel. Ce pop-up géant surgissant du béton met en valeur la beauté froide et inhospitalière du lieu, là où de vrais palmiers - symbole communément admis du dépaysement à peu de frais - tentent parfois de maquiller la réalité urbaine. Ce palmier de plastique gonflable, s'il constitue une invitation à se réapproprier l'espace public pour un usage de détente et de plaisir, fonctionne comme une subversion subliminale du quartier - que l'on sait par ailleurs promis à de trépidantes activités d'affaires.»
- Pin-up City par Maryline Gillois, Carine Merlino et Ingrid Taillandier.
«S'ouvrant sur l'écran d'un ordinateur, le pop-up crée une tentation pour délivrer un message. L'installation dynamique Pin-up City joue avec les ressorts du désir : un mur de 80 parapluies longe l'escalier permettant de descendre vers le site et s'achève sous une forêt de parapluies. Obéissant à une impulsion du passant, les parapluies fermés peuvent s'ouvrir... sur une image de femme nue. Meilleur outil de communication de tous les temps, l'image de la femme est aussi le pop-up urbain le plus commun.»
- Octopus par Gaël Lenouene, Vincent Baur, Maris Lang et Guillaume Colboc.
«D'immenses tentacules oranges, composées de gaines de chantier souple, accrochées à la façade des Magasins Généraux, viennent se planter dans le sol. Le visiteur peut se promener entre ces tiges, se balader dans cette vigne vierge qui emprunte autant à la culture pop qu'à la science-fiction. Le mur perd son statut de non-lieu, de surface inexploitée, pour devenir un terrain d'expériences sensuelles et ludiques.»
Exposition «Pop-up City»
A la Maison de l'architecture en Ile-de-France
148 rue du Faubourg Saint Martin, Paris 19ème arrondissement
Jusqu'au 28 février 2006
Du mardi au vendredi de 10h à 19h / samedi et dimanche de 14h à 19h
Accès libre et gratuit
Les dix-neuf projets exposés seront réalisés dans le cadre du Festival des Architectures Vives, du 8 au 11 juin 2006 à Paris. Ce festival est organisé pour la seconde fois par l'association «A-Pack», qui regroupe les agences d'architecture «Air» et «RH+». Pour l'un de ses concepteurs, Olivier Leclercq, l'objectif est de «détourner en s'amusant le site des Magasins Généraux, futur institut français du design, dans le 13ème arrondissement». Chaque candidat bénéficie d'une parcelle et d'un budget de 6.000 euros.
«Fenêtre pirate qui laisse une impression tenace»
Pour partir à l'assaut de ce site, un thème : «Pop-up City». Olivier Leclercq en précise l'objet : «Dans le lexique numérique, le pop-up est une fenêtre pirate qui s'ouvre de façon intempestive et inopinée lors de la navigation sur Internet, et qui laisse une impression tenace. Répliqué dans le contexte urbain, le pop-up architectural ne surgit pas de nulle part, il se greffe sur une structure existante, se glisse entre les trames et perturbe une lecture linéaire du site. C'est un para-site en somme, toujours malin car étroitement contextualisé, obéissant à une stratégie qui lui est propre, une stratégie de divertissement ou de diversion, de détournement ou de subversion.»
Les tendances des projets
Sur ce terrain de jeu éphémère, Alix Héaume, architecte de l'agence «RH+», dénombre quatre tendances. La première se distingue en une «famille architecturale qui travaille le bâtiment dans le site» ; la seconde «se réfère aux arts plastiques» ; la troisième soutient une «attitude sociologique où le site crée des situations polymorphes» ; enfin la quatrième joue la carte de la «performance où les projets induisent plusieurs mises en situations». «Avec ces micro-architectures, nous souhaitons sensibiliser le public le plus large, habitant, riverain, citadin et citoyen en général», souligne Alix Héaume.
Quelques exemples
- Paris Beach par Frédéric Chartier et Pascale Dalix.
«Un palmier géant, de couleur rose fluo et dont les racines sont enchevêtrés dans la dalle des Magasins Généraux s'élève dans le ciel. Ce pop-up géant surgissant du béton met en valeur la beauté froide et inhospitalière du lieu, là où de vrais palmiers - symbole communément admis du dépaysement à peu de frais - tentent parfois de maquiller la réalité urbaine. Ce palmier de plastique gonflable, s'il constitue une invitation à se réapproprier l'espace public pour un usage de détente et de plaisir, fonctionne comme une subversion subliminale du quartier - que l'on sait par ailleurs promis à de trépidantes activités d'affaires.»
- Pin-up City par Maryline Gillois, Carine Merlino et Ingrid Taillandier.
«S'ouvrant sur l'écran d'un ordinateur, le pop-up crée une tentation pour délivrer un message. L'installation dynamique Pin-up City joue avec les ressorts du désir : un mur de 80 parapluies longe l'escalier permettant de descendre vers le site et s'achève sous une forêt de parapluies. Obéissant à une impulsion du passant, les parapluies fermés peuvent s'ouvrir... sur une image de femme nue. Meilleur outil de communication de tous les temps, l'image de la femme est aussi le pop-up urbain le plus commun.»
- Octopus par Gaël Lenouene, Vincent Baur, Maris Lang et Guillaume Colboc.
«D'immenses tentacules oranges, composées de gaines de chantier souple, accrochées à la façade des Magasins Généraux, viennent se planter dans le sol. Le visiteur peut se promener entre ces tiges, se balader dans cette vigne vierge qui emprunte autant à la culture pop qu'à la science-fiction. Le mur perd son statut de non-lieu, de surface inexploitée, pour devenir un terrain d'expériences sensuelles et ludiques.»
Exposition «Pop-up City»
A la Maison de l'architecture en Ile-de-France
148 rue du Faubourg Saint Martin, Paris 19ème arrondissement
Jusqu'au 28 février 2006
Du mardi au vendredi de 10h à 19h / samedi et dimanche de 14h à 19h
Accès libre et gratuit