Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin assure avoir pour objectif, en 2004, la construction ou la rénovation d’environ 80.000 nouveaux logements sociaux.

"Nous avons construit en 2002 56.000 logements locatifs sociaux. Ce sera au moins autant en 2003", affirme-t-il dans un entretien à paraître vendredi dans l'hebdomadaire Le Moniteur des travaux publics et du bâtiment, selon l’AFP.

Le Premier ministre met en avant la récente baisse du taux du livret A comme source de financement de ces nouveaux objectifs, qui "naturellement " incluraient " les constructions et reconstructions dans le cadre des opérations de rénovation urbaines". L’objectif de 80 000 logements avait déjà été évoqué pare le ministre du Logement Gilles de Robien lors de l’annonce du budget 2004.

Dans le projet de budget 2004, les crédits globaux pour le logement et l'urbanisme baissent de 8,8% à 6,68 milliards d'euros.

Par ailleurs, les propos du Premier ministre interviennent au lendemain d’une déclaration du ministre du logement recommandant aux organismes de l’Union Sociale pour l’Habitat une " retenue dans les hausses de loyers pour 2004 afin qu’elles n’excèdent pas l’évolution de l’indice des prix à la consommation ".

Le budget du logement 2004 rendu public fin septembre avait été qualifié du " plus catastrophique depuis des dizaines d’années " par la Confédération Nationale du Logement (CNL).

L’annonce du Premier Ministre, même si elle vient confirmer les objectifs du ministre du Logement, est donc accueillie assez froidement par la CNL. Contacté par Batiactu, Jean-Pierre Giacomo, président national de la confédération, estime que cet objectif est " irréalisable compte tenu de la baisse des crédits ".

" Même en essayant de faire mieux avec moins, comme le souhaite De Robien, c’est à dire en utilisant au maximum les arbitrages du gouvernement sur la ligne fongible du budget, on ne bâtira un nombre décent de logements qu’à la condition de maintenir des niveaux de loyers élevés. Par ailleurs, l’argument de la baisse du taux du livret A pour financer à la fois la maîtrise des loyers et l’objectif des 80 000 logements n’est pas crédible " poursuit-il.

La CNL évalue les besoins à 120 000 nouveaux logements, et le nombre de demandeurs à 1 million.

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