Inspiré de la calligraphie chinoise, le futur musée d'art national chinois situé à Pékin vient d'être dévoilé par son architecte : Jean Nouvel. Celui que l'on appelle déjà le Namoc, sera érigé à proximité du grand stade des jeux Olympiques de 2008. Avec sa forme étrange, le bâtiment a su capter l'attention des autorités chinoises. Explications.
Un trait. Voilà le qualificatif qui pourrait désigner le futur musée national d'art de Chine (Namoc - National Art Museum of China), implanté à Pékin. Un trait en rapport à la célèbre calligraphie du pays, inspiration première de son architecte ou plutôt de sa starchitecte : Jean Nouvel. "Je n'allais pas changer de religion du jour au lendemain. Alors, il m'a fallu faire comme si j'étais Chinois, en me plongeant dans la culture ancestrale de ce pays. Ce premier geste que passent la moitié de l'année les apprentis calligraphe à maîtriser s'est imposé comme une évidence, après un an d'immersion, de dialogue, d'exploration pour traduire, synthétiser puis matérialiser l'esprit d'une civilisation", a-t-il expliqué au Figaro.
Un trait de liaison pour les collections
Mais ce musée est également un trait de liaison pour les collections qu'il abritera à savoir celles d'art ancien et celles d'art contemporain. Et pour mettre en valeur ces œuvres, le bâtiment prend une forme étrange et ample laissant transparaître sa force et sa puissance. Une façade longue de 225 mètres assoit également cet esprit. Mais attention, les autorités chinoises ont réclamé au fur et à mesure du projet que la construction devienne plus légère et plus transparente. Objectif : permettre le reflet du temps. C'est d'ailleurs pourquoi l'architecte a privilégié un jeu avec les parois afin de rendre les variations de la météo, des saisons, du climat. Pour cela, le choix des matériaux s'est orienté sur une alternance de verre, de pierre et de métal mais aussi des jeux de textures et matières : mates, brillantes, douces et rugueuses, lisses et drues…
Un musée dans son paysage
Enfin, le paysage n'est pas oublié. Loin de là. Il fait partie du projet. Car comme le soulignait l'architecte lors d'un colloque au Louvre au mois d'avril 2012, il apprécie tout particulièrement "quand le musée est considéré d'abord comme une extension de la ville". C'est pourquoi, pour le Namoc, il s'est adjoint les services de son ami Gilles Clément. Au programme : création de jardins aux couleurs rouge orangé et une végétation tournant autour des étangs. Au nord, sera même planté un jardin intérieur.
Pour découvrir le véritable visage de ce musée, il faudra attendre 2018. Donc maintenant place au chantier. Une bonne nouvelle pour l'Atelier Jean Nouvel qui devrait afficher des pertes pour 2012, selon une interview donnée par l'architecte au Figaro.